Deux chemins qui se croisent (Pv Kazuma) {Fini}

Tant de temps passé en dehors de la ville qui l'avait accueilli sans même penser un seul instant à rester quelques instants à Clover avait légèrement fatigué Alaric. Tout juste rentré d'une visite éclair à Onibus qui s’était malheureusement avérée infructueuse, le mage aux cheveux indigo rêvait de longues heures de repos bienfaisantes. Rêve qui bien évidemment ne coïnciderait pas avec la réalité. S’il s’était contenté de s’écouter, il serait sans doute resté bien sagement dans son lit en attendant sa prochaine mission, mais hélas, l’appel de l’air frais de l’hiver résonnait en lui, le poussant à aller découvrir les nouvelles couleurs qui drapaient sa ville. Et c’est ainsi qu’il se retrouva de nouveau dehors, flânant dans les rues d’une Clover enneigée et écoutant avec un plaisir tout puéril la rumeur des passants qui marchaient dans la rue. Le froid cinglant n’empêchait pas une foule toujours aussi impressionnante d’arpenter les rues animées de la ville ; gants, écharpes et bonnets couvraient les parties sensibles des corps. Pour le reste, tout semblait aussi normal qu’en plein été. Presque. Car en effet, il aurait été assez inquiétant de trouver normal le fait de voir des dizaines de bambins surexcités se lancer des boules de neige au visage en plein été. Cette seule pensée fit sourire le jeune mage. Que n’aurait-il pas rêvé être à leur place, jouant sans retenue jusqu’au soir. Mais son chemin était ailleurs. Son regard de nuit sonda les rues, à la recherche d’un endroit où s’installer pour réfléchir plus sereinement….et lire le document qu’il serrait contre lui ; véritable raison de son désir de quitter son nid confortable. Un restaurant libre apparut sous ses yeux et le charme providentiel de ses vitrines alléchantes fit effet ; Alaric y entra tout sourire. Une table trônait sous ses yeux, vide, comme pour le pousser à l’occuper ; il ne s’en priva pas. A peine assis, il sortit enfin le document qu’il avait emporté de chez lui : c’était un très vieux tome écrit en une langue ancienne et difficile à décrypter, mais le jeune homme était persuadé de savoir ce qu’il contenait : de nouveaux sorts de lumière. A l’intérieur, était glissé un petit mot contenant ces simples mots « Lux aeternam » la lumière éternelle. Que pouvait donc signifier ce billet et pourquoi était il glissé dans un tome indéchiffrable ? Alaric n’en savait rien. Mais il avait bien l’intention de le découvrir. Une irrépressible curiosité montait en lui, si forte qu'il ne parvenait même plus à rester en place. Il quitta donc le restaurant et reprit sa marche, réfléchissant à toute vitesse. Infructueusement. Il ne voyait aucune solution, aucun moyen de résoudre ce nouveau mystère envoyé par dieu sait qui.

Donc il décida de se vider la tête. De ne plus penser à rien et de marcher dans les rues en contemplant paisiblement et en apprenant à se familiariser avec la ville. Grave erreur. En une heure à peine, il avait perdu les quelques repères qu'il ait jamais eu dans ce lieu qui, il fallait bien se l'avouer, lui était absolument inconnu. il ne savait plus dans quelle rue il se trouvait ni par quel miracle il s'était rendu là, la seule chose dont le mage de Pegasus était parfaitement conscient, c'est qu'il était loin, très loin de chez lui. Et étrangement, cette pensée l'amusa. Pour une fois, il se trouvait devant un aléa contre lequel aucune magie ne pourrait l'aider, contraint par la force des choses de sentir à chaque pas la vibration de la ville et de s'y familiariser. Un bon exercice de concentration. mage aux cheveux indigo avançait donc tel un aveugle, ses sens en alerte, prêt à réagir au moindre signe de danger, à la moindre menace extérieure. Et enfin, il trouva un passant, ou plutôt, enfin, il sortit de ses pensées et vit e passant qu'il avait failli bousculer. Il fallait sauter sur l'occasion. Sans se préoccuper de qui il abordait ainsi, ni même du fait qu'il avait failli le renverser sans vergogne, Alaric demanda :

- Excusez-moi, savez vous où nous sommes exactement ?

Piètre manière d'aborder autrui n'est-il pas ? Il le pensait aussi. ET se fustigeant de ne pas savoir mieux agir en présence d'inconnus, il pria intérieurement pour que l'autre puisse lui indiquer son chemin, à défaut de le prendre pour un fou.

Première erreur : le vouvoiement. On ne vouvoie pas quelqu'un d'âge sensiblement proche du sein...ça fait vieux jeu. Sauf qu'Alaric venait juste de s'en rappeler, et après tout qu'y avait-il de mal à vouvoyer un inconnu dans la rue ? Rien. Sauf quand l'inconnu n'est pas si inconnu que ça. Car l’autre jeune homme avait posé un regard assez intrigué au jeune mage, un regard qui ne ment pas : ils s'était déjà rencontrés. Impression que sa question confirma :

- Ton visage me semble pas inconnu....Tu serai pas un membre de la guilde ?

Un membre de la guilde ? De quoi parlait-il ? Se pouvait-il qu'il soit lui aussi de Blue Pegasus ? La seule façon de le savoir consistait sans aucun doute à l'examiner sous toutes les coutures pour trouver la fameuse marque...ou bien faire appel à ses souvenirs et tenter de revisualiser ce visage. Ce qu'Alaric fit, sans grand résultat. Non ce visage avenant ne lui disait absolument rien. En revanche, son regard accrocha immédiatement la marque de la guilde, le fameux pégase de saphir aux ailes déployées. Et en un seul instant, il se rendit compte que leur premier échange n'avait eu absolument aucun sens. Du moins jusqu'à ce que l'autre mage lui demande s'il appartenait à la guilde. Le jeune mage aux cheveux indigo choisit donc de répondre à cete question qui de toute façon leur permettrait au moins de faire durer le dialogue :

- En effet, je suis Alaric Eldar. Par contre moi je ne t'ai jamais vu...

A bien y réfléchir, cette phrase non plus n'avait pas beaucoup de sens, comment pourrait-li connaître les mages de sa guilde alors que la seule chose qu'il faisait était partir en mission ou alors découvrir tel ou tel endroit inconnu de Fiore ? Enfin cela n'était pas bien important. Toujours perdu, le mage aux cheveux indigo espérait que son compagnon lui fournisse une quelconque indication de lieu lui permettant de se retrouver dans la ville, il allait vite déchanter. En guise de réponse à sa toute première question, l'autre mage lui dit :

- Je dois t'avouer que je me suis perdu aussi, j'étais en train de me rendre à Blue Pegasus quand je me suis paumé, les rues se ressemblent toutes avec la neige, et j'ai pas l'habitude de marcher. Je pense qu'on est prêt de Pegasus Place...

Deux mages paumés en plein blizzard ! La scène était si idiote qu'Alaric faillit en rire. Faillit seulement. Parce que l'instant d'après, la seconde partie de la phrase résonnait à ses oreilles, porteuse d'une précieuse indication : ils étaient près de Pegasus Place, la place centrale de Clover. La raison de sa sortie en ville refit surface dans son esprit, sa main serra légèrement le manuscrit qu’il tenait toujours serré contre lui. Une clé vers quelque chose dont il ignorait l’impact sur sa vie future. Promenant son regard au hasard, le mage surprit celui de son congénère posé sur le tome. Il n’essaya pas de le cacher, à quoi bon ? Cela ne ferait que lui donner l’air d’un suspect cherchant à dissimuler un forfait. Au lieu de ça, il leva légèrement la main tenant le précieux ouvrage et avec un sourire en révéla le contenu à son vis-à-vis :

- C’est un vieux livre contenant des sorts que mon maître m’a confié, je comptais essayer d’en apprendre quelques uns mais il est écrit dans une langue que je ne peux pas déchiffrer. Tu ne connaîtrais pas par hasard quelqu’un qui pourrait le faire pour moi ?

Quel chef-d’œuvre ; en une seule conversation, il était parvenu à placer deux requêtes à une personne dont il ignorait totalement le nom ! Il fallait se l’avouer, notre jeune ami était doué pour ne pas savoir engager les conversations. Mais tout de même, cette question lui permettait d’établir un rapport franc avec l’autre mage, base essentielle dans toute première rencontre….si l’on n’oublie pas les questions plus élémentaires. C’est donc après un certain temps de retard qu’Alaric se souvint de poser a question qu’il aurait dû poser des lustres plus tôt :

- Mais dis-moi, que fais-tu ici par ce froid ?

Bien sûr, il omit momentanément que la même question pouvait lui être adressée, mais ce n'était là qu'un détail.

En demandant son aide à ce jeune homme, Alaric ne savait pas trop ce qu'il espérait. Il y avait peu de chances que son collègue ait la possibilité de déchiffrer le texte. Mais le jeune homme voulait quand même tenter le coup, après tout, comme le disait souvent son maître "La chance sourit aux audacieux". Ne pas rester dans l'inaction était un principe de base pour qui empruntait le chemin de la magie. Il se trouvait donc suspendu aux lèvres de ce mage qu'il venait juste de rencontrer et, à sa grande surprise, la réponse fut favorable :

- Et bien...Je connais un peu les langues étrangères, vu que j'ai passé beaucoup de temps en dehors du royaume de Fiore. Je pourrai t'aider si tu veux, et la bibliothèque de la ville sera une grande aide...

Coup du hasard ? Sas doute pas. Le jeune mage, enthousiaste décida de pousser sa chance plus loin et accepta la proposition :

- Ce serait bien oui. Tu peux m'y conduire ?

Après cette question restée comme en suspens, l'inconnu sembla se perdre littéralement dans ses pensées, absorbé par Dieu sait quelles réflexions...ou tout simplement occupé à chercher leur chemin. De toute façon Alaric préférait croire la première hypothèse, elle laissait à cette scène, déjà marquée du sceau du ridicule, un semblant d'intérêt. Préférant ne pas gêner son (quasi) sauveur, notre ami leva légèrement la tête vers les flocons qui tombaient du ciel laiteux. Leur danse tranquille avait toujours eu le don de le transporter dans une rêverie sans fin dont il ne pouvait se défaire tant elle lui semblait délicieuse, aujourd'hui ne faisait pas exception. Il se prit à imaginer leur forme alors que ce qu'il voyait tomber et s'amonceler sur le sol n'était que de minuscules particules d'eau gelée. Tendant la main, il tenta d'en recueillir quelques uns, cherchant en eux la beauté qui l'avait émerveillé à son arrivée un an plus tôt. Il ne ressentit qu'une incroyable légèreté émaner de sa paume, comme si tous ces flocons déversaient en lui un peu de leur force aérienne et lui offraient la faculté de s'élever vers les hauteurs.
La voix de l'autre mage interrompit cette illusion tranquille; il semblait apparemment avoir trouvé le chemin :

- C'est par là.

Ils se mirent en route, Alaric derrière et son guide menant la marche. Lui aussi semblait avoir oublié les règles d'une conversation entre inconnus censés se connaitre, car il annonça de but en blanc :

- Au fait, je ne me suis pas présenté, je suis Kazuma Yagami. Tu ne m’as sans doute pas croisé dû à mes passages en coup de vent à la guilde, mais j'ai dû t'apercevoir une fois ou deux. Tu n'as jamais entendu parler du type qui défonce la porte de la guilde ? Et bien c'est moi.

Kazuma Yagami...le type qui défonce la porte de la guilde...une vague image commençait à poindre dans l'imagination du mage de lumière, oui,la mémoire était revenue ! Il se souvenait de ce visage jovial et de sa manie de briser la porte d'entrée. Finalement, cette rencontre aurait du bon, rencontrer quelqu'un de sa guilde ne pouvait que mieux l'aider à nouer des liens solides, ce qui était après tout la raison de sa présence à Blue Pegasus.

- Maintenant que tu le dis, je me souviens en effet t'avoir vu exploser la porte et passer en trombe prendre une mission. Ravi de faire ta connaissance.

ils s'arrêtèrent à une intersection et Kazuma reprit d'un air songeur :

- C'est la première fois que je vois autant de neige à Clover, il faut dire aussi que l'année dernière, je suis quasiment pas sorti à cause d'un gros rhume...

L'année passée...les mêmes flocons, les mêmes rêveries. Alaric sourit .

- Personnellement, je reviens juste de la montagne de Saphir, de la neige, crois-moi j'en ai mangé. Mais c'est la première fois que je me balade en ville en plein hiver, la sensation est assez grisante.

A nouveau une intersection. Alors que l'air était résolument sec malgré la chute de neige, un souffle d’air se leva soudain, aussi léger qu'une plume. Si léger que le jeune homme failli ne pas le ressentir. Kazuma s'était arrêté et avait repris tout droit avant de l'entrainer dans un nouveau dédale de rues qui avait finalement abouti à une nouvelle place pleine d'animation. Des pères noël y distribuaient même des cadeaux.

- On est arrivé...

Kazuma se dirigea vers la bibliothèque dont il ouvrit tranquillement la porte pour lui permettre d'entrer. Alaric ne contenait plus son excitation enfin, il allait savoir ! Enfin il allait découvrir ce que recelait ce tome ancien !
son excitation était si grande qu'il manqua en rater l'affiche qui trônait sur la porte. D'un mouvement du bras il s'en saisit avant de pénétrer dans la bibliothèque. La porte se referma derrière les deux amis, les plongeant dans son propre univers empli de livres et de savoir. Il y faisait une obscurité propice à la réflexion et en m$^me temps, on y voyait assez pour savoir où aller. A une table, se trouvait un homme, solitaire. Il semblait rêvasser et pourtant, son intuition hurlait à Alaric que c'était l'homme qui l'aiderait. L'empressement s'empara de lui, sans plus y penser, il laissa le papier qu'il tenait encore en main sur une étagère, bien en évidence et s'avança vers l'homme.

- Dites-moi monsieur, sauriez-vous par hasard traduire les langues anciennes ?

L'autre leva les yeux vers lui, un air fatigué passa dans son regard. Combien de gamins impatients et enthousiastes venaient lui poser des questions sans percevoir son désir de rester seul et en paix ?

- Montre-moi ce que tu as.

Le jeune mage posa le livre devant son vis-à-vis, sa main tremblant d'une anticipation difficilement contrôlable. Avec un soupir excédé, l'homme commença à feuilleter l'ouvrage; décidément, son travail de traducteur le suivrait partout.

- Tu devrais aller voir ton ami, je te rendrai ça quand j'aurai fini.

Son ami, Kazuma. Alaric l'avait presque oublié. Il espérait que cet excès d'envie n'ait pas porté ombrage à leur camaraderie naissante. Retournant auprès de son collègue de Blue Pegasus, il dit en montrant l'affiche :

- Tu avais entendu parler de ce tournoi pour décorer le sapin de Crocus ?

La bibliothèque de Clover… Kazuma n’avait jamais mis les pieds ici, mais avant, il fréquentait souvent ces endroits. Il aimait l’odeur des livres et voir tous ses ouvrages sur les étagères lui donnait envie d’en apprendre plus sur le monde. Cette soif de savoir pouvait le retenir pendant des heures entières dans un endroit comme celui-là. Suivit d’Alaric, ils s’engouffrèrent dans ce lieu de savoir et de connaissance, et s’installèrent à une table.

- Bon, fait voir ton grimoire. Je vais te dire si j’ai déjà vu ce genre d’écrit quelques parts.

Il prit le livre que lui tendait son compagnon et l’ouvrit à une page quelconque. Un petit morceau de papier tomba, il le rattrapa et le posa sur la table. Il regarda la page et les hiéroglyphes qui se trouvaient dessus. Les phrases n’étaient pas imprimées, mais écrites directement à la main. L’auteur avait un style bien à lui. La calligraphie de type latine n’était pas indéchiffrable et le mage de vent avait déjà vu ce genre d’écriture lors de son voyage en dehors de Fiore.

- Il me semble avoir déjà vu ce genre de lettres dans un autre pays, mais je ne sais pas vraiment où…

Il posa le livre à plat sur la table et passa sa main dans ses cheveux. Il se leva et alla vers les étagères. Il se mit alors à chercher la section qui contenait des ouvrages venant de l’extérieur du pays, et traduis dans leur langue. Après quelques minutes de recherche, il s’enfonça dans parmi les grandes étagères, à la recherche d’un ouvrage quelconque, lui permettant de déchiffrer ses lettres qui lui semblait pas inconnu. Il croisa les bras et passa sa main sur son menton en regardant la tranche des livres qui se trouvaient devant lui. Il tourna un peu la tête pour lire les titres et avança doucement le long de la rangée. Il trouva alors un ouvrage intéressant, le prit et retourna à la table pour voir Alaric.

Cependant, son compagnon était plus là. Il posa le livre sur la table, à côté du grimoire et s’assit. Il pencha un peu sa tête en arrière pour regarder le plafond et se releva. Il jette un œil autour de lui pour voir si le jeune homme revenait, mais il y avait personne. Son attention se porta alors sur l’affiche qui se trouvait aussi sur la table. Il l’a saisi et regarda ce qu’il y avait d’écrit dessus :

« Noël approche et le grand arbre de la ville de Crocus sera bientôt là. Vous avez envie de le décorer ? Alors soyez nombreux à venir participer au grand tournoi qui aura lieu dans la capitale pour avoir le privilège de décorer le grand arbre !
PS : Ce tournoi est réservé à tous les mages du royaume. Les guildes ont aussi le droit d’y participer. Une autre récompense sera aussi attribuer aux meilleurs d’entre vous »

Il relut l’affiche deux fois avant de faire les grands yeux. Le tournoi aura lieu bientôt, et il avait grandement besoin de se changer les idées. Il attendit que son compagnon revienne pour lui en parler. Mais avant, il fallait décrypter ce livre.

Ils passèrent donc plusieurs heures à tenter de trouvé quelques choses, et Kazuma avait l’impression que la réponse se trouvait juste sous yeux. Il porta ensuite son attention sur le petit morceau de papier qui accompagnait le livre.

*Lux aeternam….la lumière éternelle…qu’est-ce que la lumière et qu’est ce qui est éternelle….*

Il passa ses doigts dans ses cheveux tout en fixant le morceau de papier. Il regarda son ami et une question lui vint en tête.

- Alaric…quel est ta magie ? Elle a peut-être un rapport direct avec ce qui est noté dessus et c’est sans doute la clef pour lire ce livre….

[HRP : Désolé du retard Al' ^^" Je sais que c'est un peu court, mais j'ai pas trouvé l'inspiration]

Kazuma lut l'affiche avec intérêt, apparemment ce tournoi ne semblait pas le laisser de marbre et il fallait bien avouer que lui-même sentait une excitation difficilement contrôlable s'emparer de lui tandis qu'il y réfléchissait. Mais quelque chose de bien plus fort attirait l'attention du mage aux cheveux indigo, car là-bas, assis à une table et solitaire, se tenait l'homme qui détenait les clés de son secret. Un secret confié par son maître et laissé volontairement indéchiffrable à son élève. Quelle mouche l'avait donc piqué ? Comment espérait-il le voir progresser s'il pavait son chemin de zones d'ombre aussi troublantes qu'indéchiffrables ? Alaric ne parvenait pas à saisir le but de celui qui avait choisi de poursuivre son instruction. Néanmoins il devait lui faire confiance; lui seul saurait le rendre assez fort pour être digne de ses idéaux, cela au moins c'était certain. Son attention revint se poser sur l'homme qui étudiait son grimoire. Il affichait une expression indescriptible, perdue entre le plaisir et l'ennui absolu, noyée dans un océan de nuances complexes et inconnues. Comme si ce petit ouvrage venait lui apporter le challenge intellectuel dont il avait besoin sans vraiment se l'avouer. Au moins il faisait un heureux.

En parlant d'heureux, l'homme leva soudain la tête en direction d'Alaric et d'en mouvement de la tête lui intima de s'approcher. Ses yeux pétillaient de contentement, apparemment il avait trouvé ce qu'il recherchait. S'avançant vers lui, le mage le considéra un instant. Sa physionomie avait changé, il n'était plus l'homme taciturne qui l'avait admonesté, il était devenu un chercheur en quête d'un mystère à résoudre, d'un trésor à trouver. C'était cela l'aventure de son existence et il la vivait dans cette bibliothèque -celle-ci et toutes les autres- à cet instant précis. Cette pensée arracha un léger sourire en coin à Alaric.

- Qu'y a t-il ?, lui demanda-t-il d'un ton à peine plus élevé que précédemment.

Il semblait se maîtriser mais en réalité, il bouillait littéralement d'impatience et dût faire d'immenses efforts pour rester immobile en attendant une réponse qui se faisait désirer.

- Ce texte est impossible à décrypter sans la clé. Et la clé est dissimulée à l'intérieur, visible seulement d'une certaine personne j'imagine. Un mode de protection assez classique mais très efficace. Trouve la clé et reviens m'en faire part. Après on verra ce que je ferai.

Juste une clé ? L'esprit d'Alaric tournait à plein régime, que pouvait bien être cette fameuse clé qui lui livrerai tous les secrets du livre ? Il prit l'ouvrage que lui tendait l'homme et alla rejoindre Kazuma assis à une table. IL semblait absorbé dans l'observation de l'annonce et Alaric ne voulut pas le déranger. Mais à peine prit-il place que KAzuma leva les yeux vers lui et dit soudain :

- Bon, fait voir ton grimoire. Je vais te dire si j’ai déjà vu ce genre d’écrit quelques parts.

Il lui tendit. Quelque temps, Kazuma inspecta les lettres, leur cherchant une signification ou alors cherchant juste à savoir si elles ressemblaient à quelque chose de connu. Mais il fallait trouver la clé, pas les lettres. Des heures durant, le jeune homme chercha en vain ce qu'elle pouvait être; chaque fois que quelque choses'y approchant lui venait en tête, il essuyait un lamentable échec. Kazuma ne chômait pas non plus, il épluchait autant de livres que possible, sur tous les rayonnages possibles. Mais rien. Le mystère demeurait entier et impénétrable. C'était rageant !
Alors qu'ils se penchaient à nouveau sur les deux mots du titre, cherchant la solution à l'énigme qu'il constituait, son compagnon posa soudain une question insolite, une question en réalité si simplke et naturelle qu'ils n'avaient même pas songé à se la poser.

- Alaric…quel est ta magie ? Elle a peut-être un rapport direct avec ce qui est noté dessus et c’est sans doute la clef pour lire ce livre….


Sa magie ! D'un seul coup, un souvenir revint brutalement à son esprit. Une conversation eue avec son professeur juste après qu'il ait réussi la première étape de son entrainement, celle-là même qui l'avait conduit à avoir ce livre. Ils avaient parlé de la lumière éternelle, la lumière mystique. Alors il comprit quelle était la clé, il comprit même ce que disait son professeur lorsqu'il disait que la lumière mystique était l'origine et la finalité de la lumière elle-même. D'une voix légèrement emphatique, il murmura :

- J'ai trouvé la clé...le mot qui décode tout le livre c'est "lumière mystique"

Alors les caractères du livres se mirent à briller et se réarrangèrent sous leurs yeux pour former un texte parfaitement lisible. Il était écrit :
"Toi qui a trouvé le secret de la lumière éternelle, félicitations. tu as su voir au delà de ce que te montrent tes yeux eet pour cette raison, tu as mérité de découvrir ce que recèle ce grimoire. Puisse la sagesse des anciens aîtres de la Lumière t'aider dans ta quête."
Et à la page suivante était inscrit un sort. Un unique sort.

Ils avaient résolu le mystère du grimoire indéchiffrable, la clef était la magie du mage aux cheveux indigo : la lumière. Il en savait un peu plus désormais sur son compagnon de guilde et il était content de l'avoir aidé dans sa quête.

Il regarda les lettres du grimoire s'illuminer et se réarranger sur la page pour en faire une phrase descriptible. Il voulut lire ce qui était écrit, mais sa vue se troubla, les lettres étaient floues, comme s'il n'avait pas ses lunettes, et la lumière qui se dégageait de la page l'aveugla. C'était sans doute une protection magique du livre contre ceux qui ne sont pas destinés à lire son contenu. Il posa sa main devant ses yeux et se rassit en soupirant. Il leva doucement sa main, et regarda Alaric qui était tout excité devant son bouquin. Il sourit et pencha légèrement sa tête en arrière, en gardant les mains sur ses yeux.

*J'espère que ça ne m'a pas rendu aveugle*

Il ne dit rien à son compagnon, pour ne pas l'inquiéter, et pour être sur qu'il voyait de nouveau, il prit un livre au hasard pour tenter de le lire.
Les lettres étaient floues et une sorte d'aura se trouvait tout autour de sa vue. Il plissa les yeux et se concentra sur le texte. Peu à peu, sa vision revint à la normale, mais l'aura de lumière persistait un peu.

C'était mieux que rien. Par précaution, il se leva et alla aux toilettes pour voir l'état de ses yeux. Il ouvrit la porte et l'a referma derrière lui, se plaça devant un lavabo et regarda le miroir. Ce qu'il vit l'étonna : ses yeux étaient devenus bleus, comme s'il était en mode Contractor, et pourtant, il n'avait pas fait appel à son pacte. Il rapprocha son visage pour voir de plus prêt avant d'ouvrir le robinet. Il se rinça le visage avec de l'eau froide et frotta ses yeux. Il les rouvrit doucement et regardant de nouveau dans le miroir : Le bleu de ses yeux commença à partir. Il ferma les yeux et soupira.

Qu’est-ce qui avait bien pu se passer ? Le grimoire était-il en cause...le fait d'avoir voulu le lire avait révélé sa vraie magie, et donc déclencher le trouble de sa vision ?
Il ne voyait pas d'autre solution que celle-ci. Il regarda de nouveau ses yeux et la couleur noisette d'origine était revenue. Il sortit alors des toilettes pour retourner voir Alaric. Il était toujours plongé dans son grimoire, ce qui le fit sourire. Kazuma tapota son épaule pour le faire réagir.

- Il se fait tard, je vais y aller. On se voit plus tard à la guilde et...bonne lecture.

Il sourit et rassembla les livres éparpillés sur la table. Il les prit et alla les rangé à leurs places. En remettant un livre sur la magie, un titre attira son attention.

"Il ne faut pas sous-estimer le vent"

Il finit de ranger les bouquins, et sans réfléchir, il prit le livre et l'emporta avec lui. Avant de partir, il passa par l'accueil de la bibliothèque afin de déposer son nom et le code du livre qu'il venait de prendre. Il sortit alors de l'établissement et rentra chez lui, sous la neige, content et impatient de lire le contenu de l'ouvrage qu'il avait trouvé.

[HRP : Je te laisse le soin de boucler le rp ^^]