Le fugitif, suite et fin [Mission solo, chapitre 3 : Illusions, pétales de roses et défaite éclaire]

Merde ! Silveas venait d'entrer dans la ville. Au milieu de tous ces gens, je ne pourrais jamais le retrouver. J'entrai dans la ville, en regardant chaque personne qui m'entourait. Des cheveux acajou, ça ne devrait pas être difficile à trouver à travers tous ces gens. Pourtant, je ne l'apercevais nul part.

Je continuai ma progression à travers la ville en continuant de chercher de droite à gauche sans succès. C'est alors qu'en regardant dans une ruelle mal éclairée, le Passager Noir s'agita . J'allai dans cette direction, et vis une tête aux cheveux acajou qui tentait de passer par dessus le mur qui fermait la ruelle. C'était une impasse. Il s'était piégé tout seul.

Le Passager Noir trépignait encore plus tandis que j'avançais vers Silveas, un sourire dément sur le visage. Je tendis la main vers lui et chuchotai : « Liana Storm ». Des lianes à grosses pointes sortirent de ma main et se dirigèrent à toute vitesse vers le fugitif et lorsqu'elle entrèrent en contact avec lui, son corps vola littéralement en éclat. Pas une seule goutte de sang. Son corps s'était transformé en pétales de roses. C'était un clone.. ?

Le Passager Noir s'agita de plus bel en éclatant dans un affreux rire sardonique qui résonna jusque dans mes entrailles. Silveas s'était joué de moi. Je me jouais de la crédulité humaine et pas l'inverse. J'attrapai une poignée de pétales et les seraient dans mon poing. Poussière, elles se transformèrent en poussière.

Je clignai des yeux et enfin, je constatai que j'étais prisonnière d'une illusion. Le monde s'était drapé de couleurs irréelles. J'étais comme enfermée dans une bulle remplie d'encre grise. Toutes les couleurs s'étaient déclinées en teinte de gris différentes. Des milliers de gris différents.

Et puis, soudainement, Silveas apparut. Le seul être de couleur dans ce monde incolore. Il avait réussi à me prendre dans son illusion, il allait très chèrement le payer. Ni une, ni deux, je fonçai sur lui :

« Climbing Plant ! » lançais-je.

D'épaisses lianes à pointes entourèrent mon bras droit, me créant ainsi un « gant » épineux avec lequel je frappai Silveas de toute mes forces. Une fois de plus, son corps explosa dans un éclat de pétales de roses. Il était intouchable. J'étais prise au piège.

« Te voilà bien embêtée Mage » me dis une voix qui semblait venir de partout.

« Montre-toi Silveas. » lui répondis sur un ton désinvolte.

« Regarde autour de toi. Je suis là. Je suis partout. »

Je lançai un regard circulaire et je constatai qu'il était en effet partout. Des clones de lui, une dizaine voir une vingtaine m'encerclait. Je sortis mon revolver de l'étui à ma chevilles et tirai dans le tas. Je vidai mon chargeur sur les copies de Silveas, mais à chaque fis, ils se dématérialisaient en pétales de roses et se rematérialisaient.

Le Passager Noir fut à nouveau prit dans un rire narquois, railleur. Il secoua ses plumes noires et continua de rire aux éclats.

« On ne m'avait pas dit que tu étais un illusionniste. » dis-je dans le vide.

« Et tu n'a encore rien vu. Tu sais Mage, tu pourrais toi aussi choisir la lumière. Il est vrai que lors de notre précédente rencontre à l'entrée de la ville, j'ai semblé apeuré par ce que tu représentais. Le bourreau venu me couper la tête. Mais maintenant, je me rends compte que les Ténèbres t'ont rendu faible. C'est pour ça que j'ai quitté Grimoire Heart. »

Je rangeai mon revolver dans son étui et levai la tête. Une ombre passa sur mon visage. Je penchai la tête et souris. Un sourire amer, haineux. Mes yeux quant à eux semblaient encore plus vitreux que d'habitude.

« Mage, ta mort est imminente. Ad meloria. »

La voix sembla s'éteindre progressivement tandis que l'echo résonnait encore ma tête. Puis, soudainement une ombre se détacha du gris ambiant. Puis une autre, une autre et encore une autre. Des tonnes d'ombres de détachaient et se révélaient être des monstres difformes qui venaient vers moi à une lenteur prodigieuse.

Un des monstres m'envoya un projectile. Je ne tentai pas de l'esquiver et l'objet m'atteint au bras. Je aignais. Puis une douleur lancinante me parcourus. Je souris, j'en ris même. J'explosai dans un rire retentissant dans ma sphère d'illusion.

« Tes monstres sont illusoires. Tout comme les blessures qu'ils infligent. Tu ne me leurreras pas de cette façon. »

Mon ton état froid, impassible. Une illusion n'était qu'une illusion. Et chaque chose qui se passait ici n'était pas réelle. Et puis, il ne pourrait maintenir éternellement son illusion. Sa magie finira par s'épuiser.

Et justement, après environ une demi-heure, voir plus, voir moins, l'illusion commença à perdre de son réalisme. La sphère grise commença à se parer des couleurs réelles, les monstres commencèrent à se brouiller, puis à s'effacer et enfin, l'illusion se brisa.

Je revins dans la réalité. Silveas était toujours là, devant moi. Toujours coincée dans le même impasse. Rien n'avait changé. Seulement, le fugitif avait épuisé sa réserve de magie. Quel dommage.

J'approchai de lui, à pas lents et plaçai ma main à plat sur son torse. Il ne bougea pas, me regardant de son regard vide. Il savait ce qui l'attendait, il s’apprêtait à le subir.

« Liana storm » dis-je.

Une unique liane à pointes sortit de ma main. Elle perça un énorme trou dans le torse de Silveas. Je retirai ma main et le laissai là mort. Baignant dans son sang. J'avais accompli ma mission.