Petit tête à tête entre un dragon, une crevette et une enfant... Attendez une minute... [pv Kamu et Gajeel]

Le soleil brillait, les oiseaux chantaient… et Levy avait plus ou moins l’impression d’être dans un livre de gare. Ceux tellement à l’eau de rose qu’ils dégoulinaient, que l’on aimait lire de temps en temps sans jamais l’assumer. Ceux dont l’action, les personnages et la narration ne changeaient jamais mais faisaient quand même rêver.
Gajeel était rentré ce matin. Ce n’avaient été que quelques jours mais ils avaient paru interminables à la jeune fille. Tellement qu’elle avait fini par ressortir plusieurs de ces livres guimauves qu’elle cachait honteusement au fond d’une étagère. Personne n’avait eu l’air de remarquer cette période de mini-déprime mais elle avait fait de son mieux pour le cacher. Si quelqu’un avait remarqué quelque chose, alors on ne lui avait rien dit. Cependant, elle avait été vraiment tentée d’aller vider son sac chez un(e) ami(e).
Sauf que Gajeel ne voulait pas que ça se sache. Elle le comprenait. Fairy Tail était, parfois, un peu… envahissant et sans gêne. Surtout pour la vie privée et sentimentale des gens. Sans oublier, bien sûr, tous ceux, et celles, qui aimaient les ragots. Mirajane en tête. Le dragon slayer aurait fini par tuer quelqu’un. Donc pour le moment, ils restaient discrets sur leur nouvelle relation. D’où leur balade dans les alentours de Magnolia, déserts. Deux mages en ville ne passaient pas vraiment inaperçus. Surtout de Fairy Tail et encore plus une paire aussi originale que la leur. Un géant et une naine. Non, décidément, on les aurait trop remarqués. Sans oublier que la forêt était vraiment agréable. Personne dans les environs Elle faisait totalement confiance à Gajeel pour repérer et leur faire éviter un éventuel témoin. Ils étaient donc libres d’être aussi proches l’un de l’autre qu’ils le voulaient.
Levy en profita pour prendre la main du dragon d’acier, rougissante. Ils étaient seuls, après tout. Ce qui ne voulait pas dire non plus qu’ils allaient passer leur temps à roucouler. Même les mages de Fairy Tail habitués au bruit aimaient le calme de temps à autre. Le silence qui régnait entre eux était donc parfaitement bienvenu. La mage des mots aimait le simple fait d’être avec lui et ne tenait pas vraiment à parler.
Cela dit, elle aurait voulu savoir où Gajeel était parti. Il lui avait annoncé très vite, quelques jours auparavant, qu’il partait chercher un truc avec Bastos. Point. Une information courte, balancée avant que l’on oublie de la délivrer. Pas très agréable mais la jeune fille n’osait pas demander plus de précisions. Elle avait la trouille en fait. Elle ne voulait pas passer pour la fille qui veut tout savoir de ce qui fait son petit copain, qu’elle soit là ou non et dont le simple fait d’aller aux toilettes devenait suspect. Mais elle aurait voulu savoir. Juste comme ça, pour information, parce que c’était Gajeel, parce qu’elle s’était inquiétée toute la durée de son absence. Qu’on prenne le temps de dire à quelqu’un qu’on partait dans cette région pour tant de temps signifiait qu’on s’inquiétait pour cette personne, qu’on ne voulait pas qu’elle se fasse du souci pour nous… Comment se sentir aimée ou simplement appréciée quand on ignorait la plupart des allées et venues de l’autre ? Allez, courage. Elle pouvait demander. A la une. A la deux. A la tr…
Gajeel se raidit. Ce fut si imperceptible que Levy crut avoir rêvé pendant un instant. Par réflexe, elle le lâcha et le détailla un instant, s’attardant sur ses épaules. Il s’agissait de l’endroit du corps humain le plus révélateur. Et là, il y avait une légère tension. Sous ses yeux, il se détendit légèrement à cet endroit sans toutefois redevenir aussi calme qu’un instant auparavant.
Selon la logique, ils étaient seuls, sans témoins. Gajeel semblait avoir repéré quelque chose de louche. Ou quelqu’un. Qu’il se détende un peu indiquait qu’il avait reconnu la personne qui les suivait ou que ce n’était pas une menace. Mais qu’il soit encore un peu tendu indiquait qu’il se méfiait quand même un peu. Pourquoi ?

-Gajeel ? Quelque chose ne va pas ?

Elle avait beau chercher, elle ne voyait rien d’anormal. Cela dit, ses sens à elle n’étaient pas plus développés que ceux de la normale.

Gajeel venait tout juste de terminer sa mission avec Bastos. Enfin, façon de parler, ce n’était pas vraiment une mission officielle. Plutôt une quête pour que le jeune garçon trouve une énième des armes qu’il convoitait tant. Ils avaient fait la rencontre d’une petite fille nommée Kamu qui leur avait même apportés quelques mages noirs pour se défouler. C’était surtout lui qui y avait eu droit en fait mais il n’allait pas s’en plaindre. Leur « mission » avait duré plusieurs jours et laissé quelques séquelles que le Dragon Slayer s’était empressé de cacher. Depuis peu, une personne qui avait prit énormément de place dans sa vie l’attendait patiemment. Levy n’avait pas besoin de voir ses blessures. Elles n’étaient que superficielles et il refusait qu’elle s’inquiète. Heureusement que la plupart ne se repéraient que s’il enlevait ses vêtements.

Le voyage de retour s’était fait en train. Kamu et son oiseau Kuroomo avaient décidé de les accompagner, Bastos et lui. Du moins jusqu’à Magnoria. Gajeel n’avait pas écouté la suite et s’était isolé dans un compartiment loin des deux autres. Histoire qu’ils ne remarquent pas son problème honteux lié aux transports. S’il avait eu de la chance qu’on ne lui fasse aucune remarque à l’aller, il voulait que ce soit pareil au retour. Personne n’en saurait jamais rien, pas même Levy. Une fois le train arrêté à la gare de Magnoria, les trois mages descendirent et se retrouvèrent pour mieux se séparer chacun de leur côté. Le mage d’acier ramenait ses affaires chez lui, se changeait et prenait une bonne douche avant de retrouver sa crevette. Le rendez-vous avait été fixé avant même qu’il ne rentre. Un peu fébrile à l’idée de revoir Levy, il alla plus vite qu’à l’accoutumée et la retrouva finalement à l’orée de la forêt. En voyant qu’elle l’attendait il ne put s’empêcher de sourire. Ils échangèrent quelques mots de retrouvailles puis partirent pour une petite balade dans la forêt enchantée. Au moins ils étaient seuls, enveloppé dans le silence de la nature autour d’eux.

Le Dragon Slayer se raidit imperceptiblement quand Levy lui attrapa la main mais il se reprit bien vite. Rien à craindre et personne pour les espionner si ce n’est quelques oiseaux. Il serra gentiment sa petite main dans la sienne et ne put s’empêcher de rougir, le regard détourné. Pas trop pour ne pas lui broyer les os. Elle était quand même un peu fragile sa crevette, il devait faire attention. Levy aussi semblait un peu tendue. À cause du geste ou autre chose ? Il ne savait pas exactement ce qu’elle avait ou ce qu’elle souhaitait et hésitait à lui poser la question de peur de se tromper et de passer pour un idiot. Aussi ne s’en préoccupa-t-il pas trop et se contenta de lui rendre un léger sourire qui se voulait rassurant. Tout semblait parfait durant leur petite balade jusqu’à ce moment. Sur cent, combien y avait-il de chance pour qu’il recroise la route de Kamu dans cette forêt ? Pas beaucoup et pourtant c’était le cas, à n’en point douter. Il reconnaissait maintenant son odeur pour avoir passé de nombreuses journées avec elle. Il s’était tout de même arrêté pour vérifier et écouter les bruits qui lui parvenaient. Bien évidemment, Levy n’avait pas manqué ça. Elle avait lâché sa main et le scrutait pour savoir ce qu’il avait. Examen assez dérangeant dont il se serait passé.

-Gajeel ? Quelque chose ne va pas ?

Le mage d’acier poussa un bref soupir et se détendit un peu plus. Ils n’avaient rien à craindre de Kamu, elle était inoffensive et son oiseau était juste impertinent. Il ignorait s’il devait en parler à Levy et par conséquent aller à sa rencontre ou bien mentir effrontément et faire un détour comme s’il s’agissait d’un simple promeneur. Non, Gajeel ne mentait pas. Même si, pour le coup, ça l’embêtait énormément.

– C’est rien, juste une gamine qui s’est retrouvée avec Bastos et moi et qui nous à suivi à Magnoria, déclara-t-il d’une voix blanche.

La mage aux cheveux bleus voudrait sans doute la voir. Ou au moins lui demander à lui ce qu’elle faisait avec eux. Et s’il disait que c’était à cause des mages noirs qui la poursuivaient, il ne savait pas comment elle réagirait. Puis elle trouverait sans doute bizarre qu’il cherche à faire un détour en sachant qu’elle était là maintenant. Il n’aimait pas les gamins et n’avait pas spécialement envie de la revoir, tout simplement. Sans oublier leur ressemblance frappante qui lui vaudrait de nombreuses questions. Ses nerfs commençaient déjà à se tendre.

– Elle… commença-t-il sans savoir quoi ajouter de trop révélateur. Bah, tu verras bien par toi-même, viens.

Poussant un profond soupir, il lui attrapa le poignet et l’entraîna avec lui. Il ne savait pas pourquoi il allait à la rencontre de Kamu. Sans doute une certaine envie de lui faire payer ses retrouvailles qu’elle venait un peu de foutre en l’air. Au lieu d’être à deux, ils se retrouveraient à trois. Sauf que Levy ne le laisserait probablement pas la frapper ni l’engueuler. Il choisissait donc l’option d’aviser en fonction de la situation. N’empêche qu’il était de moins en moins content là. Il déboucha dans une petite clairière où il lâcha immédiatement le bras de Levy en grognant. Qu’il ramène une fille sous le nez de cette petite et de son oiseau suffisait à s’attirer de belles remarques. Il l’avait presque oublié le piaf. Un mot de travers et il le plumait aussi. Maintenant il n’avait plus qu’à attendre que les questions fusent tout en évitant de trop s’énerver.

[HRP : *Prépare son cercueil*]

- Pourquoi pas faire un tour à Magnolia ? que disait Kuro.

Du coup, elle avait suivi Bastos et Gajeel dans le train, discutant avec le premier et se demandant pourquoi le second faisait son asocial. Il était parti se réfugier dans un autre compartiment, les laissant tous les trois. Ils avaient pourtant mangé et dormi dans les mêmes conditions pendant plusieurs jours, ensembles.

Kuroomo en plaçait une de temps en temps, quand il était sûr qu’il n’y avait personne d’autre dans les parages. Certaines fois pour se moquer de l’absent, mais dans ce cas il était repris par la gamine sur le quart de tour qui lui disait d’arrêter.

Arrivés à la gare, Gajeel revint vers eux, le teint pâle mais avec son expression neutre. La gamine soupçonna qu’il s’était pas sentit très bien, comme pour l’aller. Elle resta silencieuse à ce sujet et leur dit au revoir, partant de son côté avec l’oiseau. Elle se promena dans la ville pendant un moment avant de décider de sortir des remparts. La petite ce dirigea vers la forêt pour chercher un coin où camper la nuit. Elle traversa plusieurs rangées d’arbre pour enfin arriver dans une petite clairière avec un coin d’eau.

- C’est beau. Soupira la jeune fille.

- La nature est toujours belle ! enchérie le corbeau. Ce sont les hommes qui l’enlaidissent !

Kamu leva les yeux au ciel. Elle connaissait sur le bout des doigts les critiques que Kuroomo réservait aux humains. Et pourtant l’oiseau ne semblait pas en avoir contre eux quand il s’agissait de nourriture.

Elle s’assit à côtés du ruisseau, enleva ses longues chaussettes et trempa ses pieds dedans. La sensation était agréable, surtout pour ses pauvres pieds qui avaient subi bien des malheurs depuis la rencontre avec les mages de Fairy Tail. Enfin non, depuis qu’elle avait fui la guilde, la petite mage ne faisait que de marcher, courir, sauter et le sol n’était pas toujours tendre comme avec de l’herbe.

Kamu agita ses jambes dans l’eau, s’amusant à éclabousser son ami.

- Pourquoi tu n’as pas demandé à l’un des deux de t’héberger ? commença l’oiseau se secouant pour se sécher.

L’héberger ? Ça se faisait pas de demander asile. C’était non seulement très humiliant pour le demandeur mais pour l’autre aussi, ils se seraient sentis obligés, au moins Bastos, Gajeel l’aurait surement envoyé paitre.

Elle n’avait pas l’argent pour se payer une chambre confortable et n’avait aucune envie de demander de l’aide ou de faire l’aumône dans les rues, Les gens avait facilement LA question sur les lèvres : « Où sont tes parents ? ». Forcement ce n’était pas normale de voir une gamine de son âge se promener seule de jour comme de nuit, mais ce que les gens ne comprenaient pas, c’était qu’elle ne voyageait pas seule. Ce n’était certes, le meilleurs choix du monde mais elle se sentait bien avec lui. On lui avait déjà proposé d’aller dans un orphelinat… oui, enfin… ‘proposé’ était un peu léger comme mot, mais elle avait été catégorique la dessus : elle ne voulait pas rester cloitrée dans une maison en débris jusqu’à trouver une bien gentille famille qui l’adopte ou attendre d’avoir la majorité. Et puis, en restant dans un même lieu abondamment, elle risquait de se faire capturer trop facilement.

- Je voulais pas les déranger… et puis franchement, je suis plus habituée aux maisons, à un lit… j’préfère rester à la belle étoile.

- Sauf quand il pleut ou il neige ! ajouta le piaf. On n’aura pas ce temps toute l’année, l’hiver sera pas tendre.

La petite gonfla les joues, il avait toujours le mot en plus, ça devenait agaçant quelques fois ! Oui, c’était vrai, elle avait eu de la chance, l’opportunité de sa fugue s’était présentée en début d’été, les nuits n’étaient pas aussi froides et le temps restait assez stable, mais elle aurait fait la même chose en plein hiver. D’ailleurs, elle ne savait pas comment elle allait faire vêtue avec juste ses guenilles et une maigre couverture pour survivre aux prochaines intempéries, l’été commençait doucement à s’estomper.

Elle ne lui répondit pas et se contenta de soupirer en s’allongeant dans l’herbe, les pieds toujours à faire trempette, et s’étirer. A ce moment son ventre se mit à grogner et la petite fit une grimace tristounette.

- J’ai faim. Elle appuya sa main sur son ventre en le frottant. Il y a des restes ? demanda-t-elle ensuite au corbeau.

- Non, plus une miette. Mais si tu veux, on partage mon repas !

La jeune mage se tourna, pour voir le ‘repas’, et détourna immédiatement la tête en posant la main sur la bouche dégoutée.

- Tu peux garder tes vers de terre.

Kamu sortit ses jambes de l’eau et marcha un peu en attendant qu’elles sèchent.

- Tiens… tourna soudain la tête Kuroomo, j’crois qu’on a de la compagnie.

La petite se tourna vers lui, soudain inquiète. Est-ce qu’il s’agissait de simples passants ou les mages noirs l’avaient-ils déjà retrouvé ? Elle prit ses affaires et se cacha derrière un arbre près du ruisseau, pendant que le corbeau vola sur une branche du même arbuste. Kamu s’enfila rapidement ses bas et attendit cachée. On entendait maintenant des pas lourds et précipités vers eux. Elle retint son souffle pendant un instant interminable, puis son corbeau croassa deux fois. C’était le signal qu’il n’y avait rien à craindre.

Les bruits de pas s’arrêtèrent à l’entrée de la clairière. La petite regarda par-delà le tronc et vit un couple tourner la tête dans sa direction. Un grand-homme à la longue crinière noire et une petite jeune femme -petite comparé à lui- au boucles bleutées. Elle reconnue immédiatement le mage avec lequel elle était restée plusieurs jours à Oak. Elle sortit alors complètement de sa cachette, pour s’approcher et mieux les voir.

- Gajeel ? articula la gamine en passant sous un rayon de soleil qui fit briller ses nombreux bijoux. Qu’est-ce que tu fais là ?

Le corbeau pouffa à ce moment et vola sur son épaule.

- Ça se voit pas ? Il est en charmante compagnie ! becqueta amusé l’oiseau.

- Charmante ? répéta un peu perdu la plus jeune, avant de tourner les yeux vers la compagne de son ami.

Habillée d’une courte robe Jaune, la jeune femme la regardait avec des yeux ronds et marron. Ses cheveux de cette couleur si particulière lui retombaient doucement sur les épaules. Elle la trouva jolie mais eu du mal à lui donner un âge, celle-ci ne semblait pas plus âgée que le Dragon Slayer mais n’était pas non plus trop juvénile.

- C’est ta copine ? demanda-t-elle en toute innocence.

[mais non, mais non]

Tout avait pourtant bien commencé. Gajeel était rentré de mission, sans blessure apparente -encore que dans son cas, ça ne voulait rien dire- et ils s'étaient retrouvés à l'orée de la forêt pour un rendez-vous. Seuls. Pas de témoins, ils pouvaient se tenir la main en marchant tranquillement. Ils avaient échangé quelques banalités avant de continuer en silence, ce qui leur convenait à tous deux.
Puis Gajeel se raidit, comme s'il avait remarqué quelque chose qui lui déplaisait. Il se détendit un peu au bout de quelques instants sans retrouver son calme précédent. Quelque chose clochait, compris Levy et elle lâcha le dragon slayer pour mieux l'observer. Au loin, un corbeau croassa. La mage des mots fronça les sourcils. Il n'y avait pas de corbeaux par ici. En tout cas, depuis des années elle se baladait par ici en toute saison et elle n'en n'avait jamais entendu. Et pourtant, elle ne faisait pas un gros vacarme en se déplaçant, bien au contraire.

-Gajeel ? Quelque chose ne va pas ?

Il soupira en guise de réponse. Il semblait embêté mais sans plus. Puis il lui répondit d'une voix aussi neutre que possible

–C’est rien, juste une gamine qui s’est retrouvée avec Bastos et moi et qui nous à suivi à Magnolia.

Une gamine ? Gajeel n'appréciait pas vraiment les enfants. Il en était presque allergique. Alors qu'il ait laissé une enfant le suivre jusqu'à Magnolia... C'était assez étrange. Rien que pour ça, Levy eut très envie de la voir. Elle fit cependant de son mieux pour ne pas le montrer.

–Elle… Bah, tu verras bien par toi-même, viens.

Levy se laissa entrer pendant que Gajeel soupirait. Il ne semblait pas si heureux de voir leurs retrouvailles gâchées par une enfant. Elle pouvait le comprendre mais son caractère était un peu plus sociale que celui du dragon slayer. Donc des deux, ce n'était pas elle qui était la plus gênée de cette interruption.
Ils pénétrèrent dans une petite clairière. Très rapidement, une petite fille sortie des fourrées. Levy l'observa rapidement. Elle n'était pas très grande mais semblait plutôt mature. Sans doute était-elle de petite taille, exactement comme la mage de Fairy Tail. Sa peau claire semblait encore plus pâle avec ses longs cheveux noirs et ses yeux rouges ressortaient de manière presque inquiétante comme cela. Ca, plus ses nombreux piercings aux oreilles et à la lèvre la faisaient ressembler étrangement à Gajeel. Il n'avait jamais prétendu être fils unique ou d'avoir de la famille. Alors malgré elle, elle se posait des questions.

-Gajeel ? demanda la nouvelle arrivante. Qu’est-ce que tu fais là ?

Un corbeau vint se percher sur son épaule en faisant un bruit qui ressemblait à un rire. Levy manqua d'en tomber à la renverse quand il se mit à parler :

-Ça se voit pas ? Il est en charmante compagnie !

-Charmante ?

Levy manqua de s'en indigner. Qui était cet oiseau pour se moquer ? Et en plus, la petite hésitait. Elle observait Levy avec curiosité et un brin de méfiance. Sa petite taille semblait la déranger, l'empêcher de comprendre qui elle était. Alors elle se tourna vers Gajeel.

-C’est ta copine ?

Levy laissa Gajeel grogner une réponse. Il ne semblait pas vraiment heureux de la voir là et n'avait pas l'air motivé à faire les présentations. La mage des mots décida donc de prendre les devants. Elle fit un pas vers la nouvelle arrivante avec un sourire aussi amical que possible.

-Je suis Levy, se présenta-t-elle tranquillement. Levy MacGarden. Et toi, comment t'appelles-tu ? Elle avisa l'oiseau parlant. Et je suppose qu'il s'agit de ton compagnon ?

Dans son dos, Gajeel grogna. Levy l'ignora.

Gajeel entraîna Levy dans la forêt, suivant cette odeur qu’il connaissait bien. Celle de Kamu. Il ignorait où elle était allée depuis qu’il avait quitté la gare. À présent il le savait, elle traînait dans la forêt. Mais pourquoi maintenant et pourquoi à cet endroit ? Alors qu’il désirait par-dessus tout rester seul avec Levy, dans un endroit tranquille et sans personne pour être dérangé, voila que cette petite refaisait son apparition. Il aurait du ne pas réagir et continuer son chemin.

La piste qu’il suivait le conduisit jusqu’à une petite clairière où coulait un simple ruisseau. Durant un instant, le Dragon Slayer crut s’être trompé puisqu’il n’y avait personne à cet endroit. Jusqu’à ce qu’un léger mouvement derrière un arbre n’attire son attention. Il plissa les yeux et lâcha la main de Levy en voyant Kamu sortir de sa cachette. Instinctivement il se raidit en voyant les deux filles se dévisager. Les questions sur sa maudite ressemblance avec cette gamine risquaient de fuser. La mage aux cheveux bleus se posait déjà des questions, on le voyait à son regard.

-Gajeel ? demanda la nouvelle arrivante. Qu’est-ce que tu fais là ?

L’intéressé grogna et se retint de lui poser la même question. Les sourcils froncés, il vit Kuroomo, son corbeau impertinent, se poser sur son épaule. Levy eut un choc en l’entendant parler. Ça avait été le cas pour lui aussi mais maintenant il y était habitué.

-Ça se voit pas ? Il est en charmante compagnie !

Sérieusement ? Il allait le plumer et le faire bouillir dans de l’eau. Il se le jurait. Avant la fin de la journée même. Et puis pourquoi Kamu bloquait-elle sur ce fichu mot ? Elle était obligée d’enfoncer le clou un peu plus profondément.

-Charmante ? C’est ta copine ? demanda-t-elle en se tournant vers lui.

Imperceptiblement Gajil se raidit, hérissé par sa question trop impertinente à son goût. Il se retenait de s’énerver et d’hurler une réponse. Ou pire, de lui courir après dans la forêt pour lui faire peur et ne plus jamais la revoir. En gros, il retenait ses débordements. Il ne voulait pas mentir en disant que non, Levy n’était pas sa copine. Mais il ne voulait pas dire oui non plus. Pas devant cette fillette et son oiseau impertinent. Il fut donc bien obligé d’esquiver.

– Ça te regarde pas, gronda-t-il, les dents serrées.

Au moins, cette réponse valait également pour la précédente question de la gamine. Ce qu’il faisait ici avec Levy ne la regardait pas non plus. Finalement, la bleutée lui accorda un petit moment de répit en s’avançant vers Kamu, un sourire amical aux lèvres. Oui, mieux valait qu’elle se présente elle-même.

-Je suis Levy, dit-t-elle tranquillement. Levy MacGarden. Et toi, comment t'appelles-tu ? Elle avisa l'oiseau parlant. Et je suppose qu'il s'agit de ton compagnon ?

Le mage d’acier ne put s’empêcher de grogner. Mieux valait éviter d’adresser la parole à l’oiseau ou ça risquait de mal finir. S’il se permettait de formuler des mots trop déplacés, le Dragon Slayer n’hésiterait pas. Il avait déjà trop joué avec ses nerfs au cours de la mission. Il avait encore quelques armes dans ses poches dont il pouvait se servir assez rapidement. Une fois que Kamu se fut présentée, il reprit la parole pour sortir la question qui lui brûlait les lèvres depuis quelques temps.

– Et toi, qu’est ce que tu fiches ici ?

Il ne lui avait pas demandé où elle voulait aller en sortant de la gare. Il s’en fichait un peu à vrai dire, du moment qu’il ne l’avait plus dans les pattes. Et pourtant, là, elle était dans ses pattes. Il ne put s’empêcher de se rapprocher de Levy. Puisqu’elle s’était avancée, il n’avait pas envie de rester en retrait. Et au moins ça le rapprochait du corbeau pour qu’il puisse l’attraper.

Kamu s’était retrouvée Gajeel devant les yeux en ‘charmante’ compagnie, une jeune femme aux cheveux turquoise. Quand elle lui demanda qu’est-ce qu’il faisait là, la réponse était arrivé de la part de Kuroomo qui se marrait bien. Elle se dit que s’il continuait de l’embêter, l’oiseau s’en mordrait les pattes bientôt. D’ailleurs, Le Dragon Slayer sembla ne pas apprécier du tout son commentaire moqueur, elle le comprenait, le corbeau exagéré quelques fois.

La jeune bleutée fut très surprise d’entendre parler Kuroomo, la réaction était normal, on ne rencontrait pas souvent ce genre de corbeau, elle-même en avait été ahurie le jour de leur rencontre.

Si elle comprenait bien la situation, cette jeune femme était sa petite amie... enfin c’est ce qu’elle en déduisait d’après les mots de son ami. Elle décida de leur demander confirmation, pour ne pas faire une erreur. En réponse elle obtint un grognement à peine perceptible qui précéda la réponse du mage.

- Ça te regarde pas, gronda-t-il, les dents serrées.

La petite se retint de lever les yeux au ciel, esquiver les réponses, elle connaissait, mais sa méthode à elle était bien moins agressive. Kamu ne dit rien, elle avait appris à connaître le mage d’acier en quelques jours et savait qu’il était très orgueilleux. Dans ces cas-là, il valait mieux ne pas insister. C’est ce que ne comprenait pas l’oiseau : le tact, sert également à se protéger soi-même et pas seulement pour éviter de blesser l’autre.

- On va le prendre pour un oui ! siffla-t-il, pendant que son amie se tournait vers lui avec un regard ré-probatoire.

La gamine tourna la tête vers celle qui s’avançait vers elle et la dévisageait, un sourire amical sur les lèvres. Instinctivement, elle recula d’un pas. Non qu’elle en avait peur, mais ce geste lui venait maintenant naturel quand quelqu'un qu'elle ne connaissait pas ou qu’elle ne voulait pas voir.

Quand elle s'arrêta, celle-ci pris la parole.

- Je suis Levy, dit-t-elle tranquillement. Levy MacGarden. Et toi, comment t'appelles-tu ? Et je suppose qu'il s'agit de ton compagnon ?

La petite hocha légèrement la tête lorsque Levy lui désigna l'oiseau.

- Kamu, mon nom, c’est Kamu Blackrow et lui c'est Kuroomo, on voyage ensemble.

Elle se pencha ensuite sur le côté pour entendre mieux la question de Gajeel.

- Et toi, qu’est-ce que tu fiches ici ?

- T'occupe ! répondit à sa place le corbeau. C'est pas tes ogno...

La petite lui avait cloué le bec en le serrant de sa main et soupira, espérant que les deux ne se disputent pas.

- On cherchait simplement un endroit pour la nuit. Expliqua calmement la petite mage, mais Kuroomo n'avait pas l'intention de rester tranquille.

L'oiseau retira la tête et la becqueta en retour pour qu'elle retire la main devant son bec.

- Mais ça ne les regarde pas ! précisa le corbeau en se tournant vers elle. T'as pas à lui dire tout ce qu'il te demande !

- C'est bon, Gajeel n'est pas un ennemi ! soupira la petite pour calmer son ami.

Malheureusement, l'oiseau était autant orgueilleux que le mage d'acier, peut-être même plus. Elle souffla démoralisée en le voyant se tourner et leur donner la derrière.

Quand son attention revint au couple, Kamu baissa les yeux en rougissant, remarquant que la bleutée la dévisageait encore. L'oiseau s'aperçu de son geste et bouffa en revenant dans sa position initiale.

- Je crois que la demoiselle se demande si tu as un lien de parenté avec le ferrailleur !

La petite releva les yeux et mit ses main devant elle.

- Je... je n'ai aucun lien de famille avec Gajeel ! expliqua-t-elle. Je suis fille unique et puis il peut pas être mon père car...

- Parce que le tien il est en pr... encore une fois il fut interrompu brusquement par la petite qui lui attrapa la tête entièrement.

Et c’était lui qui disait de ne pas tout raconter ! Elle n’avait pas envie de faire savoir à n’importe qui qu’elle était la fille d’un assassin. Elle lui avait révélé ce secret dans un moment de faiblesse et se demandait maintenant si elle ne le regrettrait pas un jour.

- Il est trop jeune pour être mon père ! soupira-t-elle de soulagement en espérant qu'ils aient rien entendu. Et puis dans mon village, il y a pas de mages.

Elle haussa les épaules comme pour dire que c’était tout, que ce qu’elle disait, prouvait qu’ils n’avaient rien en commun.

La petite fille semblait un peu perdue devant ces adultes. Pourtant, ils n'étaient que deux. La pauvre devait souvent passer son temps seule avec son drôle d'oiseau. Oiseau bavard, indiscret et impoli. Gajeel semblait mourir d'envie de le servir au dîner et il ne le cachait pas. Tout comme il ne cachait pas son agacement face au "c'est ta copine ?" de la petite.

-Ça te regarde pas.

Levy leva les yeux au ciel. Il y avait mieux en guise de réponse. Même si, songea-t-elle avec amusement, c'était Gajeel. Il se moquait des règles de la société comme de son premier biberon. Envoyer promener les gens ne le dérangeait jamais. Elle le soupçonnait au contraire d'en avoir abusé quelques fois.

-On va le prendre pour un oui !

L'oiseau semblait s'amuser comme un fou, pour autant qu'un oiseau puisse paraître amusé. Il reçut un regard agacé de sa petite maîtresse mais cela ne l'affecta pas. Ou alors, il prit soin de ne rien en montrer.
Tout ceci devenait trop tendu. Levy adressa un sourire amical à la petite fille et fit un pas dans sa direction. Elle recula d'un pas. C'était plus un réflexe qu'un véritable mouvement de peur. La mage des mots nota dans un coin de sa tête que la nouvelle arrivante semblait avoir quelques soucis avec la socialisation. Elle prit soin de faire semblant de n'avoir rien remarqué. Son but n'était pas de mettre l'autre mal à l'aise, bien au contraire. Aussi se présenta-t-elle tranquillement et dans les formes.

-Je suis Levy. Levy MacGarden. Et toi, comment t'appelles-tu ? Et je suppose qu'il s'agit de ton compagnon ?

Au mouvement de tête de la petite, oui. Compagnon alors. Comme Happy pour Natsu ou Lily pour Gajeel sans doute.

-Kamu, mon nom, c’est Kamu Blackrow et lui c'est Kuroomo, on voyage ensemble.

Voyager semblait être ici un euphémisme. Pourquoi ? Etait-ce une fugue ? Non, Kamu semblait trop mature pour un simple caprice d'enfant. De toute façon, ses vêtements n'étaient pas d'assez bonne facture pour trahir une famille aisée et ses manières, pas assez soignées.

-Je suis ravie de faire votre connaissance à tous deux, Kamu, Kuroomo, assura chaleureusement la mage de Fairy Tail.

La politesse était toujours très importante pour établir de bonnes bases dans une relation, même si certains s'en fichaient. Il suffisait juste d'y mettre assez de chaleur pour ne pas faire croire à une réplique apprise par coeur et un sourire améliorait tout.
C'est à ce moment que Gajeel se mit à grogner :

-Et toi, qu’est-ce que tu fiches ici ?

Levy se retint de frapper sa main contre le front. Celui-là alors ! Quand il était mécontent de voir quelqu'un, il ne se gênait pas de le faire savoir.

-T'occupe ! C'est pas tes oigno...

Kamu cloua littéralement le bec de son corbeau avec sa main. Elle soupira ensuite.

-On cherchait simplement un endroit pour la nuit.

Donc elle voyageait bel et bien. Dans quel but ? L'oiseau choisit ce moment pour se libérer.

-Mais ça ne les regarde pas ! précisa le corbeau en se tournant vers elle. T'as pas à lui dire tout ce qu'il te demande !

- C'est bon, Gajeel n'est pas un ennemi !

Kamu se rendit subitement que Levy l'observait et rougit avant de baisser la tête. Oups ! Elle l'avait mise mal à l'aise. Ce devait être la première fois que la mage des mots y arrivait.

-Je crois que la demoiselle se demande si tu as un lien de parenté avec le ferrailleur ! croassa le corbeau.

Absolument pas, Levy voulait juste étudier les réactions de Kamu pour mieux la comprendre. C'était un réflexe qu'elle oubliait parfois de cacher.

-Je... je n'ai aucun lien de famille avec Gajeel ! Je suis fille unique et puis il peut pas être mon père car...

-Parce que le tien il est en pr...

Kamu fit taire une nouvelle fois son oiseau. Levy fit mine de n'avoir rien entendu. Prison avait-il voulu dire. Pour qu'il y termine, il avait fait quelque chose de mal. Pourvu que sa fille n'en n'ait pas souffert. Elle était si mignonne !

-Il est trop jeune pour être mon père ! Et puis dans mon village, il y a pas de mages.

Elle voyait trop mal Gajeel en grand frère et en tant que père... Comme l'avait souligné Kamu, il était trop jeune. De plus, s'il avait couché avec une fille, ce qu'il avait très certainement déjà fait au moins une fois, il détestait tellement les enfants qu'il avait sans doute pris ses précautions. Autant calmer les choses.

-Oh non, j'ai bien vu que vous n'avez pas les mêmes traits même si on pourrait croire le contraire, assura Levy en souriant, amusée. Simplement, est-ce que je peux te demander si tous ces piercings ont une signification ? Tu en as quelques-uns et ce n'est pas courant.

Autant détourner la conversation. Elle garda soigneusement en tête la façon dont Kamu avait assuré que dans son village, il n'y avait pas de mages. Quelque chose dans sa voix semblait indiquer qu'elle en était un elle-même. Levy poserait la question plus tard.

Gajeel avait de plus en plus de mal à se retenir d’étriper Kuroomo, l’oiseau de Kamu. Il était insupportable. Si elle n’était pas là pour le rattraper à l’ordre, il se serait mis plus d’une personne à dos. Manque de bol, c’était déjà le cas du Dragon Slayer. Est-ce qu’il devait l’assommer en le frappant pour ne plus l’entendre ? Kamu risquait de pleurer et Levy de lui en vouloir. C’était la seule excuse qu’il trouvait pour se contenir. Sinon il n’aurait pas hésité. Le calme n’était pas son fort, d’autant plus que ce corbeau de malheur mettait ses nerfs à rude épreuve. Il venait juste de rentrer de mission, il était un peu fatigué, hein. Il ne possédait aucune patience en temps normal alors en ce moment…Bien évidemment, lorsqu’il demanda à Kamu ce qu’elle fichait ici, l’oiseau ne put s’empêcher de répondre en premier.

– T'occupe ! C'est pas tes oigno...

Si la petite fille ne lui avait pas cloué le bec, Gajeel s’en serait chargé. Au sens propre du terme. Il retint tant bien que mal la remarque acerbe qui brûlait de s’échapper de ses lèvres et se contenta de grogner, rendu mécontent par ce piaf qui ne devrait d’ailleurs même pas parler. Au dernières nouvelles les corbeaux coassaient, ils ne répliquaient pas hautainement sans y être invités.

– On cherchait simplement un endroit pour la nuit, expliqua Kamu.

Là aussi il se retint. Plus difficilement même. Il aurait voulu lui dire «compte pas sur moi gamine » mais à coup sûr, Levy l’aurait disputé en disant tout le contraire. Et au final il se serait retrouvé avec une enfant sur le dos. Ou bien, elle serait allée dormir à Fairy Hills et les questions des filles auraient fusé, revenant automatiquement à lui. Parce qu’ils se connaissaient déjà et qu’elle lui ressemblait trop. Kuroomo en profita pour se libérer à nouveau et ajouter son petit grain de sel. Il ne pouvait pas s’en empêcher. Allons, du calme, ne pas répondre même si ça le démangeait. On pouvait encore éviter le meurtre. À condition que la coopération se fasse des deux côtés.

– Mais ça ne les regarde pas ! précisa T'as pas à lui dire tout ce qu'il te demande !

– C'est bon, Gajeel n'est pas un ennemi !

Le Dragon Slayer ne put s’empêcher de ricaner sournoisement lorsque l’oiseau tourna le dos. Gagné ! Ha, il l’avait dans les dents ! Enfin dans le bec. Imperceptiblement il se détendit à nouveau. Même s’il aurait vendu un rein pour s’en aller et poursuivre sa promenade seul avec Levy, c’était déjà une amélioration s’il n’entendait plus la voix horripilante du corbeau. Le silence se fit lorsque l’attention de Kamu revint sur eux. Et bien évidemment, qui le brisa à nouveau ? Allez devinez…

– Je crois que la demoiselle se demande si tu as un lien de parenté avec le ferrailleur !

Il allait le tuer… Il se le jurait. Ses nerfs ne s’étaient pas reposés bien longtemps. Et il refusait de rester planté ici en attendant de se prendre des phrases de ce genre en pleine figure. Surtout que le sujet de leur ressemblance restait assez sensible. Pour lui.

– Boucle là oiseau de malheur, elle se demande rien du tout parce qu’on a aucun lien !

Bon, cette fois c’était sorti trop vite. Il fallait qu’il se libère. Peut-être que ce serait par les poings dans pas longtemps, il verrait. Quoi qu’il en soit, Kamu s’empressa d’affirmer ce que le mage d’acier venait de dire. De façon sans doute un peu plus maladroite.

– Je... je n'ai aucun lien de famille avec Gajeel ! Je suis fille unique et puis il peut pas être mon père car...

– Parce que le tien il est en pr... l’interrompit encore l’oiseau.

Mais c’était absolument incroyable de voir un simple animal divulguer une partie gênante de la vie privée de quelqu’un ! Même les corbeaux avaient une cervelle de moineau on dirait, ils n’étaient bons qu’à manger des graines. Kamu lui attrapa entièrement la tête au lieu du bec cette fois-ci. Durant un court instant, il faillit lui demander si elle avait besoin d’aide pour la broyer. C’aurait été tellement amusant et défoulant…

- Il est trop jeune pour être mon père ! Et puis dans mon village, il y a pas de mages.

Oui, il n’y avait peut-être pas de mages dans son village mais ils vénéraient tous un certain Seigneur Dragon. Dont il n’était toujours pas sûr de connaître l’identité. Ou de vouloir même la connaître. Puis de toute façon… lui ? Père ? Jamais de la vie. Il détestait les enfants.

– Et c’est tant mieux que je n’le sois pas d’ailleurs, je vous aurais pas supportés longtemps toi et ton sale oiseau, lâcha-t-il pour vider une seconde fois sa colère, les bras croisés.

Comment ça c’était méchant ? L’hypocrisie l’était tout autant. Mieux valait mettre les choses au clair plutôt que de cacher qu’on ne supportait pas quelqu’un. Heureusement Levy choisit ce moment pour se manifester et détendre un peu les choses. Avec Kuroomo, il doutait que ce soit possible mais autant essayer.

– Oh non, j'ai bien vu que vous n'avez pas les mêmes traits même si on pourrait croire le contraire. Simplement, est-ce que je peux te demander si tous ces piercings ont une signification ? Tu en as quelques-uns et ce n'est pas courant.

Incroyable, enfin quelqu’un qui remarquait plus les différences que les ressemblances. C’était pour ça qu’il l’aimait la crevette : elle n’était pas comme les autres. Même si elle voyait parfois cela dans le sens péjoratif. Surtout au niveau du physique ou de la puissance. En entendant sa question, Gajeel ne put s’empêcher de loucher sur les siens. Il en avait pas mal aussi mais à vrai dire, ils n’avaient aucune signification. Mis à part celle de se rappeler des erreurs commises dans son enfance sans pouvoir les oublier.

– Pendant que vous discutez entre filles j’vais retourner dans mon coin hein. Vous m’sonnez si j’entre à nouveau dans la conversation.

Dommage, il voulait faire passer ça pour une petite pique mais même lui ne se trompait pas : son sarcasme était à peine voilé. Il voulait surtout ne rien écouter. Et penser à autre chose. Aux oiseaux qui chantaient dans les branches tiens, c’était pas mal. Ah non ! Ça lui rappelait le foutu corbeau en fait. Jouant l’indifférence, il s’adossa simplement contre le tronc d’un arbre en poussant un faible soupir. Pourquoi est-ce qu’il sentait la remarque de Kuroomo arriver comme un météorite tombant du ciel ? Qu’il essaye et la promenade se transformerait en course poursuite dans la forêt.

Kuroomo semblait prendre un malin plaisir à taquiner les deux tourtereaux. Le corbeau ne faisait que répondre du tac au tac au Dragon Slayer d’acier. La petite mage savait que pousser Gajeel à bout n’était pas un jeu anodin et que le mage pouvait être dangereux. Gajeel avait de plus en plus de mal à se retenir, elle pouvait le voir, Kuroomo risquait gros. Kamu essayait de l’arrêter quand elle sentait qu’il allait dire quelque chose qui n’aurait surement pas passer. Quant à Levy, elle essayait elle aussi de détendre l’atmosphère, elle se présenta elle-même laissant son compagnon boudeur de côté.

La petite fit de même et lui laissa un temps de réflexion silencieux. Elle était songeuse et réfléchissait sur ses mots.

- Je suis ravie de faire votre connaissance à tous deux, Kamu, Kuroomo, assura chaleureusement la mage de Fairy Tail ensuite, lui offrant un jolie sourire.

Kamu observa qu’elle était très polie, elle se demanda alors si cette Levy n’avait pas des origines nobles. Dans son village la politesse était de mise… sauf pour les étrangers. Mais les nobles, où les plus distingués plutôt, cherchaient toujours à parler convenablement même en situation critique.

Elle lui répondit qu’elle aussi était enchantée et le corbeau fit de même, avec plus de nonchalance.

A interrompre ses pensées fut Gajeel qui lui demanda ce qu’elle fichait ici et bien sûr elle n’eut même pale temps d’ouvrir la bouche que l’oiseau répondit à sa place. Mais cette fois elle lui cloua le bec avant qu’il ne finisse sa phrase. Elle soupira ensuite, voyant que sa réaction le fit bouder.

Gajeel non plus ne sembla être content et grogna, il se retenait surement de lui vomir une avalanche de jurons fleuris. Pour ne pas lui en donner l’occasion elle répondit à sa question et cela parut l’énerver un peu plus. Pourquoi ? Qu’avait-elle dit de si fastidieux ?

Kuroomo se libéra de son emprise, lui reprochant que ces mages ne devaient pas s’en mêler.

- C'est bon, Gajeel n'est pas un ennemi ! répliqua-t-elle alors.

Au même moment que Kuroomo lui donnait le dos, le Dragon Slayer ricana satisfait. Ça avait dû lui plaire que Kamu reprenne le corbeau. Elle soupira encore une fois, avant de s’apercevoir que Levy l’observait. Gênée, elle baissa la tête et Kuroomo revint à la charge en lui suggérant que la bleutée se demandait qu’elle lien la jeune fille avait avec son camarade.

Le mage d’acier n’apprécie guère son affirmation et lui répondit enfin avec rage de se taire.

Kuroomo allait répliquer mais la brune répondit à Levy, lui empêchant de sortir une autre phrase qui pourrait faire sortir des gonds le Dragon Slayer. Elle expliqua qu’elle était fille unique et que Gajeel ne pouvait pas être son père, vu son âge. L’oiseau faillit faire une autre gaffe, cette fois contre elle. Il allait avouer que son père était en prison, hors, c’était un secret qu’elle ne voulait pas révéler à tout le monde. Elle l’arrêta une seconde fois, en le tenant plus fermement.

Levy sembla ne pas avoir entendu, mais la petite soupçonnait qu’elle avait compris ce que le piaf voulait dire. Gajeel, lui, avait plutôt la tête de qui était agacée et consterner par l’attitude de l’oiseau. Enfin, il ne put s’empêcher de lui envoyer une remarque acerbe et pas très gentil.

- Et c’est tant mieux que je n’le sois pas d’ailleurs, je vous aurais pas supportés longtemps toi et ton sale oiseau, lâcha-t-il les bras croisés.

La petite baissa la tête tristement, cette phrase lui avait fait plus de mal qu’elle ne l’aurait cru. Son père en personne lui avait hurlait qu’il ne la supportait pas, qu’il voulait voir ce ‘monstre’ mourir et qu’il fêterait le jour de sa mort avec joie.

Elle releva difficilement les yeux du sol pour entendre ce que Levy voulait lui demander, cela détendit légèrement l’atmosphère.

Même l’esprit ailleurs, la petite avait retenu Kuroomo encore un peu, elle savait que quand elle le lâcherait l’oiseau s’énerverait lui aussi. Il commençait déjà à se débattre pour se libérer et bondir sur le Dragon Slayer pour l’injurier.

- Oh non, j'ai bien vu que vous n'avez pas les mêmes traits même si on pourrait croire le contraire, assura Levy en souriant, amusée. Simplement, est-ce que je peux te demander si tous ces piercings ont une signification ? Tu en as quelques-uns et ce n'est pas courant.

Donc, Levy voyait outre les yeux et les cheveux de la même couleur, ça devait être une personne très observatrice et précise. La petite esquissa un timide sourire avant d’ouvrir la bouche pour lui répondre. Malheureusement elle n’en eu pas le temps, Gajeel avait profité de cette instant de silence pour placer une autre pique, enfin c’est à quoi cela ressemblait dans la forme. Son agacement était palpable de loin.

- Pendant que vous discutez entre filles, j’vais retourner dans mon coin hein. Vous m’sonnez si j’entre à nouveau dans la conversation. Déclara-t-il et alla, ensuite, s’adosser un arbre en soupirant.

Kuroomo lui pinça la main qui tenait sa tête et la petite n’eut, malencontreusement, aucun autre choix que de le lâcher tellement il pouvait faire mal. La partie touchée resta rouge et marquée par le pincement de son bec durant un long moment, mais cela ne put ce voir vu que la petite portait toujours ses gants noir. L’oiseau en profita pour battre des ailes et se diriger vers le mage, furibond. La petite le rattrapa in-extremis et le retint malgré les gigotements de l’animal.

- Kuro… commença-t-elle cherchant de le calmer. S’il te plaît, calme-toi !

Il valait mieux l’arrêter avant qu’il se fasse mal. Pendant qu’elle avait été avec Bastos et Gajeel, elle avait appris à connaître un minimum ce dernier. Il n’était pas très social, c’était le moins que l’on puisse dire, mais si on ne le cherchait pas, il n’était pas si méchant au fond. L’importance était de ne pas lui casser les pieds et tout irait bien.

- Nan mais tu l’as entendu ?! cracha le corbeau se retournant. Monsieur n’nous supporterait pas ? Mais c’est nous qu’on n’le supporte pas ! Qu’il aille se…

Oui, elle l’avait parfaitement entendu et ça lui avait fait mal, en lui rappelant le passé, donc maintenant ce n’était vraiment pas la peine d’en rajouter une couche, elle se s’entait déjà pas bien comme ça. La petite lui repris le bec pour qu’il ne finisse pas sa phrase.

- Si tu arrêtais de l’embêter et que tu ne lui parlerais pas comme tu le fais, il serait moins… elle chercha un mot pas trop péjoratif… bavard, lui aussi ! Il est pas si méchant, tu sais ?

Elle ne pouvait pas lui en vouloir pour une simple petite phrase. Il s’était fait harceler à cause d’elle, les mages noirs à ses trousses l’avait blessé sévèrement à cause d’elle et en plus, il l’avait même défendu. Peut-être que c’était juste pour se battre lui et que elle, il s’en fichait, mais elle n’avait pas le droit de se montrer hostile envers lui à chaque mots prononcé, comme le faisait Kuroomo.

- Et tu le défends en plus ! s’indigna le piaf. Puisque c’est comme ça, j’m’en vais !

Le corbeau se libéra alors par un coup de bec des mains de la gamine. Atterrant sur l’herbe, il ouvrit ses ailes et sauta pour s’envoler vers le haut.

- Mais… chercha à l’arrêter en vain la petite qui baissa la tête en soupirant.

Un petit silence s’installa entre les trois, pendant que les derniers battements d’ailes s’entendaient au loin. Constatant la pesanteur du moment, la petite décida de répondre à l’interrogation de la bleutée. Si elle était aussi précise et intellectuelle comme elle paraissait, la mage ne se contenterait pas d’un simple oui. Pour une fois qu’on la prenait pas pour une racaille juste à cause de ses bijoux, la petite en profiterait pour aller dans les détails.

- Pour répondre à votre question… commença-t-elle en se retournant vers Levy. Peut-être que ici, c’est pas courant mais là où je suis née, on se fait percer dès l’âge d’un an. Les plus vieux ont le visage remplis, certain en ont de la tête aux pieds !

Elle continua d’expliquer disant que pour la signification, cela dépendait de l’endroit et du bijou, qu’ils représentaient des évènements de la vie et du passé, en bien ou en mal. Cela pouvait être une naissance, un mariage, une récompense, un cadeau, un héritage ou le deuil d’une personne proche. Plus une personne en avait, plus il était reconnue et respecter.

Pendant qu’elle déballait ce qu’elle savait sur la signification de ses piercings, les deux filles s’assirent près du ruisseau ? Pour finir en beauté, Kamu ne put s'empêcher de faire un commentaire sur les piercings de Gajeel.

- Dans mon village ils aiment pas les mages et les étrangers, mais si lui il y passerait, bah il serait accueilli comme un prince, vu tous les bijoux qu’il a sur lui ! confirmant la personne en le montrant du doigt, la petite soupira. Enfin, avant de découvrir qu’il est un mage.

Le corbeau trop bavard allait passer à la casserole s'il continuait à chercher Gajeel. Ca allait mal se finir cette histoire. Très très mal. Sans jeu de mots, Kuroomo allait y laisser des plumes. Levy le savait sans même regarder Gajeel. Elle devinait ses poings crispés et le tension dans ses muscles. Alors elle essaya d'apaiser les choses en se présentant. Kamu l'imita et parut un peu déroutée par sa politesse. Peu de monde devait se dire ravi de faire sa connaissance face à ses traits un peu particulier.
Gajeel gâcha un peu le calme en demandant sèchement à Kamu ce qu'elle fichait ici. Levy fronça les sourcils à l'intention du dragon slayer. Kuroomo s'en mêla et sa propriétaire fut obligée de le faire taire. Voilà. C'était mieux. Cependant, il se libéra quand Kamu fit remarquer que Gajeel n'était pas un ennemi. Et il ne rata pas le fait que Levy observait la cadette. La mage des mots se fit apprécier en rétorquant qu'on voyait qu'ils n'étaient pas apparentés, même s'ils pouvaient paraître de la même famille avec leurs yeux et leurs cheveux. Kuroomo manqua d'avouer que de toute façon, le père de Kamu était en prison mais elle le fit taire pour essayer de sauver les apparences. Levy fit celle qui n'avait pas compris mais personne n'était dupe.

-Et c’est tant mieux que je n’le sois pas d’ailleurs, je vous aurais pas supportés longtemps toi et ton sale oiseau.

Il avait croisé les bras, fermant le dialogue. Il ne contrôlait pas la situation et ça ne lui plaisait pas. Kamu baissa tristement la tête et Levy se sentit peinée pour elle. Elle se demanda si ça ne gênerait personne si elle allait serrer la petite mage dans ses bras. Se disant que Kamu aurait du mal à apprécier un câlin, elle décida de changer de conversation avant que ça ne dégénère.

-Simplement, est-ce que je peux te demander si tous ces piercings ont une signification ? Tu en as quelques-uns et ce n'est pas courant.

Gajeel coupa Kamu avant qu'elle ne puisse répondre. Aïe. Aïe. Aïe.

-Pendant que vous discutez entre filles, j’vais retourner dans mon coin hein. Vous m’sonnez si j’entre à nouveau dans la conversation.

Et il les planta là pour aller plus loin. Levy sentit son coeur se serrer. Ca faisait mal.

-Gajeel...

Elle ravala sa tristesse parce que ça ne servirait à rien, à part à passer pour une pleureuse, ce qu'il détestait. Kuroomo manqua de s'échapper et Kamu fut obligée de le retenir.

-Nan mais tu l’as entendu ?! Monsieur n’nous supporterait pas ? Mais c’est nous qu’on n’le supporte pas ! Qu’il aille se…

Levy ferma les yeux et respira à fond pour contenir son agacement. Elle aussi en avait assez de ce volatile. Frit dans de l'huile bouillante, il ferait moins le malin.

-Si tu arrêtais de l’embêter et que tu ne lui parlerais pas comme tu le fais, il serait moins… bavard, lui aussi ! Il est pas si méchant, tu sais ?

Non, Gajeel n'était pas méchant. Simplement, il préférait être tranquille et quand les gens n'arrivaient pas à le comprendre, il n'hésitait pas à les chasser à coup de pieds aux fesses.

-Et tu le défends en plus ! Puisque c’est comme ça, j’m’en vais !

Oh oui ! Ce n'était pas trop tôt ! Levy avait beau être tolérante, elle pouvait être patiente mais fallait pas pousser mémé dans les orties, encore moins avec l'eau du bain. Elle regarda Kuroomo s'envoler.

-Mais…

Kamu semblait triste. Levy alla lui poser la main sur l'épaule pour la réconforter, évitant tout geste brusque.

-Ne t'en fais pas, il va revenir avec son sale caractère. Il ne t'abandonnera pas.

Du moins, elle l'espérait pour Kamu. La mage des mots en profita pour jeter un coup d'oeil à Gajeel, toujours dans son coin, sans oser lui dire ce qu'elle pensait. Reviens vers moi, je déteste que tu me laisses toute seule. S'il te plait, je viens à peine de te retrouver.

-Pour répondre à votre question… Peut-être que ici, c’est pas courant mais là où je suis née, on se fait percer dès l’âge d’un an. Les plus vieux ont le visage remplis, certain en ont de la tête aux pieds !

Levy sursauta au vouvoiement. Hé ! Elle n'était pas si vieille ! Cependant, elle écouta avec attention les explications de Kamu qui lui expliqua en détail les rapports avec la vie d'une personne. C'était vraiment intéressant. Au point qu'elles s'installèrent dans l'herbe pour être plus tranquilles. Levy jetait de temps en temps des coups d'oeil à Gajeel.

-Dans mon village, conclut Kamu, ils aiment pas les mages et les étrangers, mais si lui il y passerait, bah il serait accueilli comme un prince, vu tous les bijoux qu’il a sur lui ! la petite soupira. Enfin, avant de découvrir qu’il est un mage.

Ce que sous-entendait sans le vouloir Kamu était assez cruel pour elle. Son village détestait les mages. Elle semblait en être une. Deux et deux faisaient quatre. On l'avait très certainement chassée de chez elle quand elle avait été assez grande pour se débrouiller. Levy jeta un coup d'oeil à Gajeel quand la petite évoqua le mage d'acier. Un regard amusé à l'imaginer traité en prince et aussi une certaine tendresse pour lui. Ensuite, elle se tourna de nouveau vers Kamu.

-Tout ça est vraiment incroyable comme façon de voir. Ici, les gens adoptent un style pour rompre avec leur passé ou s'en vanter et faire ressortir leur personnalité mais personne n'aurait pensé à quelque chose d'aussi complexe et pourtant de si simple.

C'était vrai, elle trouvait que c'était une façon utilise de se présenter sans parler et pourtant cruelle car rien n'échappait à personne. On ne pouvait pas choisir de garder certaines informations pour soi.

[HRP : J'ai mis deux mois jour pour jour à répondre. Je m'excuse parce qu'en plus de ça il est court et j'espère que ça se reproduira pas. De toute façon si ça se reproduit je m'auto-flagelle c'est simple '.']

Bon d’accord, Gajeel avait peut-être été un peu méchant et dur en disant qu’il ne supporterait jamais Kamu si elle venait à rester avec lui. Pour Kuroomo, il était clair qu’il ne pourrait jamais être calme s’il était dans les parages. Son impertinence l’énervait trop et il passait ses nerfs sur les autres pour évacuer. L’unique chose qui le satisfaisait réellement après avoir prononcé ces mots était justement cet oiseau de malheur qui le foudroyait du regard, retenu par la fillette. Elle aurait du le lâcher, il en aurait profité pour le frapper et l’assommer d’un coup de poing. Levy intervint pour calmer le jeu en disant que Kamu ne ressemblait pas tant que cela à Gajeel. Elle était la première à le dire, les autres butaient sur la ressemblance, ce qui l’énervait un peu plus. Il ne connaissait cette fille ni d’Eve ni d’Adam, leur ressemblance n’était que pure coïncidence. Il voyait bien les gens penser à un possible lien de parenté sans pour autant le lui dire en face.

-Simplement, est-ce que je peux te demander si tous ces piercings ont une signification ? Tu en as quelques-uns et ce n'est pas courant.

Pourquoi parler de cela ? Qui avait-il d'intéressant dans des piercings sur le visage ? Levy ne lui avait jamais posé de questions dessus et pourtant elle le faisait avec cette gamine. Bon, peut-être avait-elle deviné sans qu'il n'en dise jamais rien qu'il ne voulait pas évoquer le sujet. Mais dans ces cas là, elle prédisait le futur ou lisait dans les pensées. Hautement improbable.

— Pendant que vous discutez entre filles, j’vais retourner dans mon coin hein. Vous m’sonnez si j’entre à nouveau dans la conversation.

C'était justement à cause de ses paroles blessantes d'avant qu'il avait choisi de s'isoler. Quand il était énervé il blessait les gens. Que ce soit physiquement ou verbalement. Volontairement ou pas. Et il n'avait pas envie de paraître horriblement méchant devant Levy. Parce qu'elle risquait d'avoir pitié de Kamu et de s'éloigner de lui pour se rapprocher d'elle. Sauf que là c'était lui qui s'éloignait de sa crevette et son petit murmure l'appelant lui donna envie de revenir presque tout de suite.

D’un autre côté, il n'avait pas non plus envie de parler de la pluie et du beau temps, si elle voulait rester près de lui elle reviendrait le voir. Et si elle préférait rester près de Kamu... Bah il se vexerait mais tâcherait d'intérioriser et de ne rien laisser paraître. En grognant, il alla s'adosser contre un arbre et se prit d'admiration pour les plantes de la forêt. Même s'il les observait toujours du coin de l'oeil et les écoutait distraitement. Il évitait tout de même de fixer Levy pour ne pas revenir trop vite sur ses paroles. Il fallait qu’il apprenne à résister à ses yeux de chiot, pas le choix.

- Nan mais tu l’as entendu ?! Monsieur n’nous supporterait pas ? Mais c’est nous qu’on n’le supporte pas ! Qu’il aille se…

Un ricanement à la fois menaçant et moqueur échappa au Dragon Slayer. Moqueur parce qu'un simple volatile ne pouvait rien faire contre lui et menaçant pour dire que s'il osait l'approcher assez pour qu'il le choppe, il lui tordrait le cou avec délectation. Rien que d’imaginer le bruit que cela faisait, il frissonnait de plaisir. Tout le monde commençait à en avoir assez, lui en premier.

– Si tu arrêtais de l’embêter et que tu ne lui parlerais pas comme tu le fais, il serait moins… bavard, lui aussi ! Il est pas si méchant, tu sais ?

Bavard ? Il n'avait jamais été bavard ! Et pour dire qu'il n'était pas si méchant après ce qu'il lui avait sorti, il fallait le faire. Elle était loin de le connaître suffisamment pour dire qu'il n'était "pas si méchant" elle allait vite s'en rendre compte. Il n’était pas connu jusque dans son village paumé sinon elle n’aurait jamais osé lui parler en premier lieu.

– Et tu le défends en plus ! Puisque c’est comme ça, j’m’en vais !

— C'est ça tire toi ! Et reviens pas avant longtemps ! S'écria-t-il en direction de l'oiseau.

Ô joie immense, oui ! Il n'avait pas pu retenir ces mots soulagés et heureux à l'idée de ne plus avoir le corbeau dans son champ de vision. C'était un doux rêve qui se réalisait et il se délectait de voir tout le monde se retourner contre l'animal. Il n'avait que ce qu'il méritait ! Une fois qu’ils auraient faussé compagnie à Kamu, il pourrait revenir mais pas avant. Remarque, le retour de l’oiseau pouvait aussi être un bon prétexte pour partir si tout cela s’éternisait trop. D’autant que Levy semblait tenir à réconforter la petite. Mais elle n’avait pas besoin de se faire materner non plus enfin !

- Pour répondre à votre question… Peut-être que ici, c’est pas courant mais là où je suis née, on se fait percer dès l’âge d’un an. Les plus vieux ont le visage remplis, certain en ont de la tête aux pieds ! Dans mon village, ils aiment pas les mages et les étrangers, mais si lui il y passerait, bah il serait accueilli comme un prince, vu tous les bijoux qu’il a sur lui ! Enfin, avant de découvrir qu’il est un mage.

-Tout ça est vraiment incroyable comme façon de voir. Ici, les gens adoptent un style pour rompre avec leur passé ou s'en vanter et faire ressortir leur personnalité mais personne n'aurait pensé à quelque chose d'aussi complexe et pourtant de si simple.

En entendant la remarque de la petite, une grimace échappa au Dragon Slayer. Traité comme un prince pour des conneries avant de se faire poignarder dans le dos, le tout par de simples humains enfermés dans leur monde délirant… Non merci, il avait assez donné. Et il ne voulait pas qu’on se mette à analyser sa vie en fixant bêtement son visage. D’autant que ses piercings à lui ne racontaient rien de plus qu’une atroce souffrance, une grande déception et des erreurs. Ils se tromperaient donc totalement à son sujet et il n’avait pas envie de mentir. Quant à l’intérêt que Levy y portait… c’était son problème même si lui ça l’agaçait, il n’avait rien à dire.

— On t’as jamais appris qu’on montrait pas les gens du doigt ? grogna-t-il, les yeux plissés. Et j’ai pas l’intention de passer dans ton village perdu, j’ai rien à faire là-bas.

A vrai dire, au départ il pensait que si, il aurait un jour quelque chose à faire là-bas. Après tout, leur ressemblance et cette histoire de Seigneur Dragon étaient plus que louche. Metallicana avait toujours dit qu’il l’avait adopté, mais où ? Ça ne pouvait pas être dans ce village-ci puisqu’il était encore debout. Le Dragon d’acier préférait les raser que de les laisser perdurer, encore plus s’il était habité par des humais réfractaires à la magie. Puis, personne n’avait vu ce pseudo Seigneur Dragon d’où l’hypothèse que ce n’était qu’une simple rumeur, comme une religion. Et Gajeel ne courrait pas après des fantômes et des rumeurs comme le faisait habituellement Natsu. A foncer tête baissée vers l’inconnu, on en sortait pas indemne. D’autant que lui n’avait pas envie de chercher. Finalement il se laissa tomber au sol à son tour et posa sa tête sur ses genoux repliés. Il était moins énervé qu’avant mais toujours pas calmé, ça se voyait à son visage.

La situation commençait à être tendu à cause d’un petit être volant et d’un mage imposant. Tous les deux n’avez pas envie de lâcher l’affaire le premier. Mais ce que Kuroomo ne comprenait pas c’est qu’il pouvait risquait sa vie à continue, tandis que pour Gajeel ce n’était ni plus ni moins qu’écraser une mouche. Apres avoir dit sa pique blessante, le Dragon Slayer s’éloigna de son côté pour s’isoler. Cela ne plus pas trop à la mage aux cheveux bleus qui poussa un soupire presque imperceptible, que Kamu ne put entendre que faiblement.

La petite ne put même pas formuler une réponse qu’elle dut s’occuper de Kuroomo, qui était prêt à foncer vers sa propre mort en défiant le mage d’acier qui ricanait sous son arbre presque amusé. Kamu essaya de le calmer mais ses paroles réussirent seulement à l’énerver un peu plus et il finit par s’en aller, boudeur.

Pendant que Gajeel s’écriait ravi, de son départ, la gamine le regardait partir en soupirant. Elle espérait que sa crise de nerfs ne dure pas une ou deux semaines… le connaissant, elle risquait de se retrouver seule pendant un moment.

Levy vint la réconforter, geste que la petite apprécia particulièrement. Après le départ de l’oiseau, un silence gêné c’était installé entre eux et Kamu estima qu’il valait mieux faire quelque chose, les blancs pesant ne lui plaisait guère.Elle répondit à la précédente question de la bleutée, lui illustrant certaines de ses coutumes. La mage l’écouta attentivement jusqu’au dernier mot, ce qui prôna la fillette à ajouter une petite phrase en direction du Dragon Slayer.

- Dans mon village, ils aiment pas les mages et les étrangers, mais si lui il y passerait, bah il serait accueilli comme un prince, vu tous les bijoux qu’il a sur lui ! Enfin, avant de découvrir qu’il est un mage.

- Tout ça est vraiment incroyable comme façon de voir. Ici, les gens adoptent un style pour rompre avec leur passé ou s'en vanter et faire ressortir leur personnalité mais personne n'aurait pensé à quelque chose d'aussi complexe et pourtant de si simple.

Pourtant dans son village, tout cela était bien réel et reflétait le quotidien des habitants. Si elle se souvenait bien de l’histoire qu’on lui avait racontée sur les origines de cette ethnie, cette coutume avait étéapposée par le Seigneur Dragon pour démontrer sa propriété, mais les habitants en avaient détourné la signification avec le temps, pour donner des messages silencieux au voisinage.

Cela était pratique pour voir qu’on était en deuil, on portait le bijou de la personne décédé sur le visage pour démontrer qu’elle était et qu’elle reste toujours proche de soi, sentimentalement ainsi que physiquement. Oui, au fond Kamu n’était pas vraiment seule, sa maman veillait sur elle ! Si cela n’aurait pas été le cas, la petite serai déjà morte ou toujours la poupée de la guilde noire.

- On t’a jamais appris qu’on montrait pas les gens du doigt ? grogna en revanche le Dragon Slayer, les yeux plissés. Et j’ai pas l’intention de passer dans ton village perdu, j’ai rien à faire là-bas.

La gamine baissa les yeux, s’excusant platement pour son geste irrespectueux. C’était à son tour de s’isoler, enfin, mentalement surtout. C’était tellement difficile de comprendre les adultes. Une fois ils te font un compliment et le jour d’après ce n’est que des reproches.

Elle laissa la mage aller vers le Dragon Slayer pendant qu’elle regardait la scène distraitement. Elle se demanda si elle n’était pas de trop. Au fond, ils avaient sans doute prévu d’être seuls et ils s’étaient retrouvés avec elle sur le dos. Elle voyait les deux mages de Fairy Tail discuter entre eux sans pour autant écouter ou même entendre ce qu’ils disaient. Elle clignait des yeux mais sa vision devenait de plus en plus floue. Puis une autre scène apparue devant ses yeux, à la place des deux mages.

Kamu se demandait pourquoi le fait de voir ce couple lui faisait repenser à ses parents. Peut-être pour le physique de Gajeel… Mais le Dragon Slayer ne ressemblait pas à son père, loin de là. Physiquement, son parent était bien plus bas et moins baraqué que lui. Ses cheveux étaient plus clairs alors que ses yeux viraient plus sur le marron que sur un rouge vif. Il avait une peau bien plus foncé également.

Psychologiquement, son père pouvait avoir des similitudes, mais son comportement était moins froid que celui de l’homme qu’elle avait sous les yeux, sa rage et sa colère pouvait ce lire dans ses yeux ainsi que son dégout et sa haine envers ce qu’elle était, alors que Gajeel était imperceptible, ses yeux reflétaient une froideur et une impassibilité à toutes épreuves, à une ou deux exceptions près.

Pareil pour sa mère, Levy était loin de lui ressembler. Ses cheveux et ses yeux était l’opposait et de même pour la couleur de peau, bien plus pâle que la majeur partit de ses compatriotes. La mage était aussi plus basse que sa génitrice et avait un caractère bien plus littéraire et cultivé.

Alors pourquoi les voir discuter lui remémorait ses souvenirs ? Surtout que les discussions de ses parent n’était pas très pacifiques… loin de là.

Un frisson lui parcourut le dos. Est-ce qu’ils allaient se disputer ? Est-ce que c’était de sa faute ?

Elle n’avait pas suivi la conversation, elle ne pouvait pas en être sûre mais la peur le lui faisait croire. Son cœur qui était depuis tout à l’heure tranquille s’emballa d’un coup.

- Non… murmura-t-elle... ne… vous… ne vous disputez pas !

Cette phrase n’était qu’un susurre imperceptible à oreille humaine. Elle avait mal à la tête et envie de vomir tout à coup et fermer les yeux ne l’aida pas à se calmer, au contraire, cela lui remit dans la tête des images qu’elle aurait souhaité oublier.

La silhouette du Black Monster se dessina dans son dos presque totalement transparent mais bien visible par les autres et elle se sentit vider de ses forces très vite. S’en apercevant, elle prit de grand respire pour ce calmer et leur tourna le dos pour pas montrer son visage déformé par son angoisse.

- Je suis désolé de vous avoir dérangé, souffla-t-elle. Je… je vais aller rechercher Kuro pour voir s’il s’est calmé.

Elle déglutit sa salive et les salua rapidement avant de partir en courant.

Kamu parcourut la forêt pendant quelques minutes sans pour autant regarder où elle allait et s’arrêta essoufflée près d’un arbre et fondit en larme pour calmer ses émotions. Elle s’accroupit près d’un buisson pour que personne passant par-là ne la remarque et soupira après avoir repris un peu ses esprits. C’est à ce moment qu’elle s’aperçu de l’absence d’un objet important : son sac ! Elle l’avait complètement oublié, il était donc resté dans la clairière avec Gajeel et Levy.

Elle renifla une dernière fois en soupirant et se releva. Il fallait retrouver Kuroomo avant tout. Elle penserait à ses affaires plus tard. La gamine se mit en marche doucement en regardant ses pieds plutôt que les alentours en essayant de plus trop penser à sa crise de larmes et de la cause qui l’avait pousser à partir loin du couple.

Le problème quand on ne regarde pas devant soi c’est que l’on finit par se ramasser quelquepart à un moment ou à un autre. Et la petite ne fit pas exception à cette règle ! Elle se cogna contre le derrière de quelqu’un… enfin, de quelque chose de non identifié. La petite rebondit contre ce derrière et tomba sur ses fesses à elle douloureusement. Il faut dire qu’elle n’avait pas trop de graisses sur les cuisses pour amortir la chute !

Elle se massa le bas du dos en se plaignant et leva les yeux sur la créature qu’elle venait de heurter. Sa bouche resta une seconde… une très longue seconde ouverte avant de se fermer pour déglutir à vide.

On aurait dit un ours… un énorme ours, gigantesque pour la petite. Recouvert d’une fourrure grisâtre et sale. En ce tournant, il dévoila son adorable museau denté et sa truffe renifleuse presque aussi grande que la main de la gamine. Celle-ci se releva doucement et fit trois pas en arrière.

- Gen… gentil… sourit nerveusement la petite.

Que pouvait-elle faire ? Lui faire peur avec le monstre ? Ça pouvait marcher !

Kamu prit une grande inspiration et leva la main d’un geste rapide.

- Darklight : Bl… Black Monster !

La créature faite de magie et d’énergie se dessina dans son dos, prit en volume et en hauteur, avança d’un pas et disparut ! Un silence pesant tomba sur la gamine et son adversaire.

Pourquoi son attaque n’avait-elle pas marché ? Pourquoi le Black Monster avait-il disparu ? Qu’est-ce que cela signifiait ? Elle n’avait pas mangé, d’accord, mais il lui restait quand même des réserves… ah… des réserves sans doute vidées par sa crise de tout à l’heure !

Plus le temps de penser, la bestiole rugit pour démontrer sa supériorité et Kamu ne put s’empêcher de crier terrorisée et rester figé sur place en se recroquevillant sur elle-même. Elle ferma les yeux et se protégea la tête avec ses bras en sentant la patte de la bête se lever au-dessus d’elle.

- Ma…maman… couina-t-elle. Papa…

Les choses semblaient se calmer un peu. Le corbeau avait fini de se moquer pour le moment, Gajeel boudait un peu et en attendant, les deux filles discutaient. Kamu semblait vaguement inquiète du départ de son ami aussi Levy chercha-t-elle une conversation qui ne concernait pas le volatile. Elle se mirent donc à parler des piercings de la petite et de leur symbolise. C'était un peu complexe si bien que l'esprit entier de la petite était tournée vers ça. Au moins cela la distrairait-elle un temps du départ du corbeau. Cependant, une goutte d'eau fit déborder le vase :

-Dans mon village, ils aiment pas les mages et les étrangers, mais si lui il y passerait, bah il serait accueilli comme un prince, vu tous les bijoux qu’il a sur lui ! Enfin, avant de découvrir qu’il est un mage.

L'idée de Gajeel accueilli comme un prince puis chassé avec un coup de pied aux fesse fit sourire Levy. Bien entendu, cela ne risquait pas d'arriver. Il n'aurait aucun mal à se défendre face à des non mages et avant toute chose, il fallait trouver le fameux village qui semblait être très loin.

-Tout ça est vraiment incroyable comme façon de voir. Ici, les gens adoptent un style pour rompre avec leur passé ou s'en vanter et faire ressortir leur personnalité mais personne n'aurait pensé à quelque chose d'aussi complexe et pourtant de si simple.

Kamu eut l'air pensive un instant, sans doute à cause de ce qu'elle voulait dire. La mage des mots espéra un instant qu'elle ne l'avait pas vexée. Malheureusement, Gajeel profita de ce silence pour grogner.

-On t’a jamais appris qu’on montrait pas les gens du doigt ? Et j’ai pas l’intention de passer dans ton village perdu, j’ai rien à faire là-bas.

Kamu s'excusa aussitôt, la tête basse. Levy fronça les sourcils. Qu'il n'aime pas, d'accord. Qu'il grogne, d'accord. Mais il n'avait pas à disputer gratuitement Kamu. Surtout sur un ton pareil. Alors elle se leva pour aller calmer le dragon slayer. Ou plutôt, essayer.

-Gajeel, tenta-t-elle d'un ton apaisant. Kamu ne voulait pas être méchante. S'il te plait, calme-toi. Elle est perdue, ce doit être rare que les gens s'intéressent à elle et à son passé. Calme-toi s'il te plait.

Il grommela. Elle tenta de poser ma main sur le bras du dragon d'acier pour le calmer mais il la repoussa sèchement. Malgré tous ses efforts, le ton monta assez vite. Levy ne pouvait pas défendre Kamu et calmer Gajeel en même temps, même avec toute la bonne volonté du monde.

Subitement, Gajeel regarda par dessus l'épaule de la mage des mots. Levy se retourna, prise d'un mauvais pressentiment. Une ombre sombre se dessinait lentement derrière Kamu. Levy fit un pas dans direction pour la prévenir mais la silhouette disparut. Est-ce que c'était une manifestation de la magie de la petite fille ?

-Je suis désolée de vous avoir dérangé. Je… je vais aller rechercher Kuro pour voir s’il s’est calmé.

Et sans leur laisser plus de temps, Kamu disparut en courant dans la forêt. Levy tenta de l'appeler, le ventre noué. Elle regarda l'endroit où elle venait de disparaître. Qu'est-ce qui venait de se passer ? Elle n'avait même pas pris son sac ! Pour quelqu'un qui n'avait nul part où aller, un sac qui contenait ses affaires était vital. Bon, la forêt de Magnolia n'était pas dangereuse. Mais quand même... Levy avait un très mauvais pressentiment.

-Je vais rendre son sac à Kamu, finit par dire la mage des mots. Je vais en profiter pour lui parler. Reste là si tu veux mais moi je vais la chercher.

J'espère juste qu'elle va bien, ajouta-t-elle mentalement. Elle chargea le sac de Kamu sur une épaule et s'enfonça dans la forêt. Elle avançait droit devant elle, se disant que quand on fuyait quelqu'un, on évitait de faire trop de détours au début. Elle finit par retrouver Kamu face à un ours. Un énorme ours. Il était même beaucoup trop gros pour être un simple ours. Kamu tenta de le faire fuir avec sa magie, ce qui échoua. Elle se mit à crier et à appeler ses parents. C'était là le réflexe d'un enfant terrorisé. Mais ni papa ni maman ne viendrait...
Le monstre rugit contre la gamine et Levy sentit son coeur battre plus vite tandis que le sac glissait de ses épaules. Elle avait peur, bien sûr. Pour elle. Mais surtout pour Kamu. Elle allait se faire dévorer. Quand un ami était en danger, la mage des mots pouvait éventuellement surpasser sa peur pour aider les autres. Aussi se posta-t-elle sans réfléchir entre l'ours et l'autre mage.

-Laisse-la tranquille ! Solid script ! Fire !

Elle fit exprès de viser devant l'animal. Le feu avait tendance à faire fuir les animaux. Pourtant, il n'eut pas l'air très impressionné. C'est en croisant son regard que Levy comprit que ce n'était pas un simple ours. Son regard était trop mauvais pour un simple animal. La mage des mots déglutit tout en bougeant les jambes.

-Kamu, souffla-t-elle. Cours. Va chercher Gajeel. Je vais essayer de le retenir un peu. Il devrait être encore à la clairière.

Si elles s'enfuyaient toutes les deux en même temps, il les pourchasserait et les dévorerait. Déjà, il se préparait à charger de nouveau.

-Fuit Kamu ! Solid script...

Le mot "rock" ne quitta pas ses lèvres. Elle n'eut pas le temps d'appeler à l'aide que le monstre la frappait une première fois. Le choc la poussa sur le côté. Elle se releva à moitié sans perdre son adversaire de vue. Kamu avait filé. Levy tomba de nouveau à terre. Sa jambe était bien trop blessée pour supporter son poids sans lui faire mal. Pourvu que Gajeel arrive vite. Elle ne pourrait pas tenir très longtemps. Voire pas du tout. Mais au moins les autres seraient-ils en sécurité, songea-t-elle tout en reculant prudemment. Elle devait trouver quelque chose pour se protéger.

-Solid script ! Lightening !

La foudre frappa mais ce ne fut pas assez. Aucun de ses sorts ne serait assez.

[note aux gens qui lisent et aux modos : le monstre que nous avons choisi existe vraiment les légendes et est le malebeste, un ours géant et carnivore vendéen qui mangerait les jeunes filles.]

[HRP : Oups, j'ai fait long xD Dites moi si ça vous convient.]

Depuis longtemps les gens demandaient à Gajeel pourquoi il se montrait aussi taciturne. La réponse était simple, il détestait converser. Parce que trop souvent, des sujets qu’il détestait ou qui lui rappelaient de mauvais souvenirs tombaient sur le tapis. Dans ces deux cas il n’avait rien à dire, soit ne le désirait pas sinon il devenait méchant et agressif. Surtout que parfois il ne parvenait tout simplement pas à se retenir d’exprimer des remarques acerbes qui ne traduisaient que trop bien les émotions profondes qui l’habitaient. Lors de cette petite discussion avec Kamu et Levy, s’il parlait avec tant de rancœur c’était avant tout parce que ce que disait la petite fille aux cheveux noirs entrait en résonnance avec ce qu’il avait lui-même vécu. Admettre que cela le touchait l’énervait. Comme s’il se sentait menacé, il se défendait avec agressivité. Ce fut pour cette raison qu’il répondit relativement sèchement à Kamu lorsqu’elle le compara à un prince. Il avait beau s’être éloigné, montrant ainsi son désir de ne pas participer à leur conversation, il entendait tout de même ce qui se disait et ne pouvait s’empêcher de réagir vivement. Tout ce qu’il gagna fut une faible excuse qu’il prit à peine le temps de relever avec un grognement. Boudeur, il remarqua quand même Levy froncer les sourcils. Quoi ? Qu’est ce qu’il avait dit de mal ? C’était vrai en plus ! On ne pointait pas les gens du doigt ! Il se tendit un peu plus en la voyant s’approcher. Si elle venait le gronder elle pouvait faire demi-tour tout de suite, ça n’aurait pas d’autre effet que de le faire monter sur ses grands chevaux. Et Dieu savait ô combien il était rapide pour ce genre de choses.

-Gajeel, Kamu ne voulait pas être méchante. S'il te plait, calme-toi. Elle est perdue, ce doit être rare que les gens s'intéressent à elle et à son passé. Calme-toi s'il te plait.

Ah parce qu’elle la défendait en plus ? De mieux en mieux. Il voulait bien croire qu’il passait pour le méchant avec ses remarques, il le reconnaissait même. Mais que Levy se tourne contre lui à cause de cela, c’était trop pour lui. Elle s’intéressait plus à Kamu qu’à lui ? Et d’ailleurs pourquoi cette petite fille devrait être perdue parce qu’on lui posait des questions sur son passé ? Tout cela semblait tellement illogique au Dragon Slayer. Sans doute car il ne s’agissait pas de sa façon de penser à lui et que tout le reste lui était en grande partie étranger. La mage aux cheveux bleus voulut lui toucher le bras mais il grogna et la repoussa. Non il était énervé, il refusait qu’on le touche. Si elle continuait, il allait lui tourner le dos pour le lui faire comprendre, peu importe ce que cela lui coûterai.

– Ah parce que tu la défends ? grogna-t-il à voix haute ce qu’il avait pensé tout bas.

Zut, se disputer avec Levy n’était pas ce qu’il souhaitait… Quelque chose clochait chez lui, quelque chose qui l’énervait et il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus donc impossible de se calmer. Heureusement pour lui, Kamu ajouta son grain de sel et lui permit de penser à une chose plus urgente qu’à son mal-être intérieur. C'est-à-dire, à l’ombre géante aux yeux rouges subitement apparue dans le dos de la fillette. Un drôle de frisson lui parcourut le dos et il faillit tirer Levy en arrière lorsqu’elle tenta de s’approcher, au moment où la créature se délita tel de la vapeur d’eau. Qu’est ce qu’elle vient de nous faire là ? se demanda-t-il avec suspicion, toujours sur la défensive et prêt à s’interposer. Comptait-elle les attaquer ? C’est vrai qu’elle semblait troublée et étrangement triste mais Gajeel ne saurait dire exactement pourquoi. Peut-être qu’elle s’était fait mal à force de marcher pieds nus ? Non c’était débile. Elle prit la parole d’une petite voix étouffée mais tout de même facilement perceptible.

-Je suis désolée de vous avoir dérangé. Je… je vais aller rechercher Kuro pour voir s’il s’est calmé.

Le mage ne jugea pas utile de rétorquer quoi que ce soit et se contenta de la regarder partir en courant dans la direction opposée sans même avoir pris le temps d’attraper ses affaires. Il se doutait que quelque chose n’allait pas sinon Kamu ne serait pas partie aussi vite et en ressentait un étrange pincement au coeur. C’était comme si elle ne supportait plus leur présence tout d’un coup, ou le sentiment de dispute qui planait dans l’air. Chercher ce fichu volatile n’était qu’une excuse pour se cacher aux yeux des autres, il ne connaissait que trop bien cette technique. Même si avec lui elle n’avait jamais réellement marché quand il était enfant. N’empêche, vu le ton de la petite et ses mots, elle avait l’air de se sentir coupable. Pour elle, elle les avait dérangés. Oui c’était vrai, Gajeel ne le niait pas. Alors qu’il avait prévu de se balader tranquillement avec Levy dans la forêt, de profiter de leurs retrouvailles pour se détendre, elle s’était à nouveau trouvée sur son chemin. Mais c’était lui qui était allé vers elle, pas le contraire. Puis c’était lui qui avait balancé tout un tas de remarques désobligeantes. Kamu avait du se sentir mal à l’aise à force de se faire attaquer par des paroles pleines de colère. A nouveau la comparaison fut facile entre elle et lui. Comme si elle avait été à sa place à lui et que Gajeel était devenu Metallicana en train de lui cracher les pires critiques du monde au visage.

-Je vais rendre son sac à Kamu, finit par dire la mage des mots. Je vais en profiter pour lui parler. Reste là si tu veux mais moi je vais la chercher.

Levy avait bien fait de parler et de le sortir de sa petite transe. Le Dragon Slayer resta un court instant sans rien dire puis haussa les épaules, trop troublé pour dire le moindre mot. Il n’était pas doué pour parler, encore une fois la scène qui s’était déroulée à l’instant l’avait prouvé. Il ne voulait pas recommencer. Et pourtant il ne voulait pas quitter la mage des mots non plus. Se résigner fut difficile mais il la laissa finalement partir en suivant le même chemin qu’avait prit Kamu. Gajeel fixa longuement les buissons entre lesquels elle s’était faufilée, le regard perdu dans de sombres pensées. Il gâchait tout sans même s’en rendre compte au moment dudit fait. A croire que les erreurs faisaient partie intégrante de sa vie, qu’il en ferait toujours autant et qu’il s’épuiserait ensuite à les rattraper. Le problème, dans ce monde si cruel, était qu’une erreur suffisait à tout détruire. Il espérait vraiment que ce qu’il avait brisé serait encore réparable. Et pourtant il ne fallait pas se leurrer. Même un verre cassé et réparé garde toujours des marques et possède une fragilité accrue. Les marques ne s’effacent pas… on subit les conséquences de nos actes auxquelles on est confronté nuit et jour. Sa culpabilité le tuerait un jour, Gajeel en était étrangement convaincu. Si seulement il pouvait prédire et se préparer mentalement à ce qui allait suivre pour ne pas la ressentir encore plus, ça l’aurait arrangé.

Une écho lointain sembla le tirer hors de ce fichu tourbillon de négativité. Un cri venait de percer le silence majestueux dans lequel nageait la forêt. Un cri aigu, plus proche de celui d’une fille que de celui d’un homme. Or, pour l’instant, il ne connaissait que deux filles qui déambulaient dans cette immensité de verdure. Il lutta, se secoua et décida qu’il n’était plus temps de bouder, de soupirer ou de penser à quoi que ce soit mais bien d’aller voir ce qu’il se passait. Il se mit à courir en suivant l’odeur de Levy et de Kamu qu’il rencontra justement, venant en sens inverse. Elle lui fonça dessus et tomba une énième fois sur les fesses tandis que lui reculait de quelques centimètres en se frottant le ventre. C’était une manie chez elle de ne pas regarder où elle allait ?

– Ça va ? Rien de cassé ? grogna-t-il en l’aidant à se relever.

Elle releva la tête et il put croiser son regard. Non elle n’avait pas mal, c’était bien pire. Rien qu’au visage de la petite, déformé par la peur, il comprit que quelque chose n’allait pas. Que quelque chose d’horrible s’était passé ou était en train de se produire.

– Où est Levy ? demanda-t-il en retenant son affolement, un sentiment sinistre d’inquiétude lui enserrant la poitrine de plus en plus fort.

En fait, il n’attendit même pas la réponse de Kamu. Elle n’avait pas besoin de parler pour qu’il comprenne qu’il y avait un danger, cela se lisait trop facilement dans ses yeux. La petite mage avait à peine eu le temps d’ouvrir la bouche qu’il l’avait déjà dépassée en courant, l’ébranlant légèrement par la vitesse et la proximité. Si danger il y avait, mieux valait qu’elle ne bouge pas, raison pour laquelle il ne l’avait pas attrapée pour l’emmener avec lui. C’était son choix. Qu’elle rebrousse encore une fois chemin pour les retrouver ou reste plantée là, il s’en foutait. Du moment qu’il retrouvait Levy, qu’il pouvait à nouveau poser son regard sur elle et la savoir en sécurité. C’était tout ce qu’il demandait bon sang ! Était-ce la peur qui faisait battre son cœur plus vite et qui le forçait à ne pas s’arrêter ? Cette peur qu’il se refusait depuis longtemps à ressentir, surtout pour quelqu’un d’autre. Voila qu’elle revenait à la charge, pour Levy.

– Okay mec tu te calmes… elle est grande, c’est une mage de Fairy Tail capable de se débrouiller seule ! Boucle tes putains de sentiments, ne réfléchis pas et va la retrouver bordel ! s’écria-t-il avant de répéter ces deux phrases dans sa tête du plus fort qu’il put, accompagné de nombreux jurons affolés.

Et effectivement, en voyant l’immense ours qui menaçait sa crevette, il ne réfléchit pas. Non au contraire, il péta plutôt un câble. Pourquoi ?! Parce que sa crevette était blessée, qu’il se sentait affreusement coupable de ne pas l’avoir suivie pour s’apitoyer sur son sort à la place, qu’il n’aurait jamais imaginé qu’une telle chose puisse se produire alors qu’il avait simplement imaginé une balade tranquille au beau milieu des arbres et enfin, parce que depuis le début il était vraiment, mais vraiment très énervé. Fallait se relâcher un peu et toute sa haine serait déversée sur cette foutue bestiole qui venait de lui prouver qu’il n’était même pas capable de protéger la personne à laquelle il tenait le plus. Sa magie prête à l’emploi se rua sur dans son bras avec une force inouïe pour ensuite se déverser sur la bête sous la forme d’un pilier d’acier habilement envoyé au niveau de la truffe. L’animal perdit l’équilibre et tomba sur le côté sous la force de l’impact. Avec le nez pété, ça lui faisait l’odorat en moins. Oh oui Gajeel connaissait bien les animaux. Privez-les de leurs sens et ils comprendront qu’ils ont affaire à quelqu’un de plus fort qu’eux. Celui là s’affolerait sans pouvoir lui échapper, allant jusqu’à une lente agonie. Dans sa tête, tout était déjà décidé. Ce monstre allait crever. Il s’en foutait de savoir pourquoi un ours géant rôdait dans la forêt enchantée et il s’en foutait de son dos qui n’était pas encore guéri. Sa colère n’avait jamais dépassé un seuil aussi critique. Bien, sa magie n’en serait que d’autant plus puissante.

– Par la corne du Dragon d’Acier !

L’ours se relevait avec le museau en sang, prêt à lui sauter dessus. Dommage pour lui, Gajeel était plus rapide et lui fit rencontrer le sol une seconde fois en le frappant au niveau du flanc. L’impact l’étourdit quelque peu et à cela s’ajouta le coup de patte arrière qu’il se prit au travers de la poitrine. Voila qu’elle passait à la défense et le faisait reculer la bébête… Tant mieux, ça voulait dire qu’il gagnait du terrain. Le sol de la forêt amortit sa chute quelques mètres plus loin et il roula pour se remettre debout après avoir repris ses esprits et son oxygène. Force était de constater que l’animal restait rapide malgré tout puisqu’il était déjà sur lui et prêt à le frapper au visage. La seule solution que le Dragon Slayer trouva pour bloquer et blesser en même temps fut d’user de son sort spécifique aux ailes du Dragon d’Acier et de se faire pousser une lame fine sur l’avant bras pour que l’ours s’entaille la patte dessus. Ce qu’il fit plus au moins profondément pour le plus grand plaisir du mage. Oh quoi ? Il passait pour un sadique ? Mais il en était un, pur et dur. Avec un rugissement de douleur, l’animal recula sans pour autant poser sa patte blessée sur le sol. Un nouvel avantage pour le mage d’acier qui en profita cette fois pour viser ses yeux.

– Bouffe toi ça ! Poing d’Acier du Dragon !

A nouveau son bras se transforma pour se couvrir d’écailles qui cognèrent avec force contre la tête du monstre. Avec un glapissement, il recula encore, prêt à fuir en se rendant compte qu’elle était tombé sur quelqu’un de plus petit mais de beaucoup plus méchant que lui. Comme pour lui répondre, Gajeel secoua la tête négativement avec un ricanement menaçant. Oh le pauvre, il est déjà bien blessé, ironisa-t-il intérieurement. L’heure était venue d’abréger ses souffrances.

– Au plaisir de pas t’revoir, saloperie, cracha-t-il avec haine.

Son bras se changea une dernière fois en une épée massive. Qu’on n’essaye même pas de l’en empêcher. La bête comprit également qu’il n’allait pas tarder à manger les pissenlits par la racine et se prépara tout simplement à détaler. Au lieu de gagner une tête d’ours tranchée, Gajeel se retrouva simplement avec sa lame fichée en travers de son corps massif et poilu. Elle s’écroula lourdement sur le sol pour ne plus bouger. Bah, ça suffisait amplement. Il ignorait s’il avait touché son cœur ou non mais même si ce n’était pas le cas, cette chose immonde succomberait de cette atroce blessure. Encore plus lentement et douloureusement d’ailleurs. Oui, ça lui convenait. La colère le quitta dès qu’il eut la certitude que l’ours allait mourir et la magie reflua en même temps, le laissant faible et pantelant. Durant un court instant il fut pris de nausées et la tête lui tourna. Dans ce tourbillon de haine, il en avait trop fait et en trop peu de temps. Enchainer les coups et les sorts de cette manière n’était pas bon pour la santé et il en payait le prix. Quitte à tomber par terre à cause de la fatigue, autant le faire à côté de Levy, qu’il puisse voir si elle allait bien. Il tituba encore quelques instants et finit par s’écrouler à côté d’elle avec un soupir. Sa jambe était vraiment en très mauvais état. Il brida du mieux qu’il put sa culpabilité mais rien n’y fit, elle se lisait déjà sur son visage. En plus de ça, elle avait du le prendre pour un fou furieux. Mais ça, elle aurait beau lui faire des remarques, il était convaincu d’avoir fait le bon choix et rien ne le ferait changer d’avis.

– Ça va ? demanda-t-il d’une voix blanche, sans même la regarder.

Il fixait sa blessure qu’il n’osait même pas effleurer de peur de faire mal à la mage des mots. Et si les griffes de ce sale ours déjà bien différent de d’habitude étaient empoisonnées ? Et si Levy se choppait une infection et qu’on devait lui couper la jambe ? Pourquoi… pourquoi diable fallait-il toujours qu’elle soit blessée quand elle était avec lui ?!

– T’as pas quelque chose dans ton sac pour soigner ça ? continua-t-il.

Il aurait pu fouiller sans la demander mais ça ne se faisait pas, il préférait demander à Levy. Au pire, il sacrifierait une partie de son manteau pour lui faire un bandage convenable avant de la ramener chez lui pour la soigner.

Les regardant de loin, presque hypnotisé par la scène, Kamu se remémorait un souvenir douloureux, tout y était : Un homme énervé, une femme qui la défendait, des mots crachés, des insultes criées… elle n’arrivé même plus à faire la différence entre le présent et ce souvenir, les scènes se superposaient devant ses yeux et les sentiments qu’elle ressentit s’entrechoquèrent en elle.

Sa vision se brouilla et devint rouge, comme le sang qu’elle avait vu se rependre sur le sol, ce jour-là. Elle se prit la tête entre les mains pour essayer de réduire la douleur, derrière elle l’ombre de son monstre se dessinait. Elle ferma les yeux et vie une personne gisante au sol, couvert de blessure de la tête au pied. Cet homme, la petite le connaissait bien, c’était son père… L’image de son père meurtri, battu et à coté de lui un être noir et humanoïde qui trônait au dessus et la regardait avec ses gros yeux globuleux, disparaissant dans un nuage.

La gamine retourna les pieds sur terre en faisant disparaitre la créature qui se formait, elle se sentit d’un coup très faible, vidé de toute force, avec une envie soudaine de pleurer. Mais il n’était pas question de se mettre à chialer devant Gajeel, ça aurait juste l’effet de l’énerver d’avantage, ni devant Levy, qu’elle venait de connaitre.

Il fallait partir, elle ne tiendrait pas longtemps avant de fondre en larme. Kamu prétexta d’aller chercher le corbeau et courut sans même les saluer et oubliant les seuls objets personnels qu’elle avait.

Un peu plus loin, elle put enfin se libérer de ce poids en s’accroupissant dans un coin. Cette vision, cette atmosphère, elle ne la supportait plus, c’est comme si elle en était devenu allergique, la seule pensé de deux personne qui se disputaient, deux qu’elle appréciait en plus la rendait malade au sens propre. En plus, son mal être réveillait cette créature du fin fond de son esprit. Comme quand elle avait vu son père tuer sa mère, le choque l’avait jeté dans un état de transe, sans contrôle sur le Black Monster qui s’était rué sur l’assassin. Kamu avait vu la scène comme si elle était dans un bocal de verre sans possibilité d’intervenir. Quand enfin le monstre avait entendu sa voix, il s’était retourné et l’avait observé un petit moment avant de disparaitre.

La gamine avait réussit à l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard, mais apparemment l’homme avait encore la force de parler et de lui craché à la figure les derniers mots qu’il lui adressait. Des mots noirs, cruels et froids pour celui qui était censé être son père.

Ce cachant le visage avec une main elle prit de grandes respirations et se releva. Elle n’avait pas envie de revoir Levy et Gajeel pour le moment, surtout pour leur faire voir qu’elle avait pleuré. Elle récupèrerait son sac plus tard. L’idée de chercher Kuroomo l’enchantait encore moins, c’est pourquoi elle vagua encore un peu en regardant ailleurs que devant elle.

Elle finit malheureusement par tomber sur une grosse bête à l’air pas très sympathique. Elle essaya de lui faire peur mais s’était sans compter sur son manque d’énergie. La gamine se mit, alors, en boule attendant le coup de patte de la féroce bêbête.

Mais quelque chose d’inattendue se produisit, quelqu’un s’était interposé entre elle et l’ours.

- Laisse-la tranquille ! Solid script ! Fire !

La petite leva les yeux surpris pour voir le dos de la mage des mots lorsqu’elle lança son sort. Un sort de feu ? Malheureusement, le sort n'impressionna l’animal que temporairement.

- Kamu, souffla-t-elle. Cours. Va chercher Gajeel. Je vais essayer de le retenir un peu. Il devrait être encore à la clairière.

La gamine secoua la tête vivement en répondant qu’elle ne pouvait pas la laisser seule face à cette créature ? Mais si toutes les deux n’arrivaient pas à l’affronter c’était du pareil au même. Peut-être Levy était plus forte de ce qu’elle ne pensait et qu’elle réussirait à le bloquer en attendant l’arriver de Gajeel, mais si ce n’était pas le cas ? Si en s’enfuyant elle condamnait Levy ? Si elle arriverait trop tard ?

La bleutée la réveilla de ses pensées encore une fois en lui hurlant de fuir. Kamu ne put qu’obéir en filant dans la direction dans laquelle elle était arrivée. Tout ça c’était encore de sa faute ! Pourquoi on voulait la défendre ? Pourquoi les gens qui la défendaient se faisaient blesser ou tuer ? Pourquoi ?

Elle courut avec toutes ses forces en fermant les yeux trop souvent pour ne pas se prendre une branche dans l’œil et fonça tête baissé sur le loup… dans ce cas on peut dire sur le Dragon !

Et oui, c’était bien Gajeel qu’elle venait de bousculait ! Elle tomba lourdement sur les fesses et repris un peu de souffle avant de lever les yeux lorsqu’il lui demanda si ça allait.

– Ça va ? Rien de cassé ? grogna-t-il en l’aidant à se relever. Où est Levy ? demanda-t-il ensuite.

Elle avait à peine ouvert la bouche pour essayer de lui expliquer qu’il partit sans même entendre un mot, partant à toute vitesse en l’ébranlant légèrement. Elle avait vu son regard changer d’un coup et s’affoler juste avant. Il avait surement compris. Mais maintenant il fallait qu’elle retourne voir si Levy allait bien, elle était tellement épuisait que s’être arrêté si brutalement l’avait achevé. Mais il fallait qu’elle retourne là-bas. C’était pour elle que Levy avait risqué sa vie. Si elle s’enfuyait maintenant, elle ne pourrais plus regarder personne dans les yeux, même si elle ne le faisait presque jamais.

Elle courut un peu moins vite et mit plus de temps qu’avant pour revenir.

– Au plaisir de pas t’revoir, saloperie, cracha-t-il avec haine.

Entendit crier au loin la petite, pendant qu’elle arrivait avec fatigue sur le lieu du combat. Elle vit le Dragon Slayer affronter la bête en changeant son bras en une grosse épée, qu’il planta dans le corps massif de l’ours. Pendant que ce dernier s’écroulait par terre, La petite regarda autour pour voir se qu’il en était de Levy. Horrifier de la voir au sol également elle courut avec le peu de force qu’elle avait encore, vers la mage aux cheveux bleu.

- Levy ! s’écria en s’écroulant à côté d’elle, haletant encore comme un bœuf tellement elle était à bout de souffle.

Elle alla chercher son sac à quatre pattes, qui était tombé pas trop loin pendant que le Dragon Slayer revenait de son affrontement. Il semblait fatigué, le combat avait été surement intensif.

Il tituba quelques instants et s’assit à côté de Levy avec un soupir en regardant la jambe de Levy qui était mauvais état. Elle n’osa pas le regarder dans les yeux, c’était de sa faute si sa copine était blessé, il lui en voudrait surement.

Elle revint vers eux en peu de temps fouillant dans son sac et trouva ce qu’elle cherchait asse rapidement.

- T’as pas quelque chose dans ton sac pour soigner ça ? demanda le Dragon Slayer à la sa compagne.

Sans dire un mot Kamu lui tendit un rouleau, c’était son dernier, mais elle le donnait volontiers pour sauver Levy. Objet qu’il prit rapidement sans trop faire attention à elle. La petite le regarda lui enrouler la jambe délicatement… oui délicatement, ça semblait si irréelle venant de lui. Il devait beaucoup tenir à la mage. Encore une fois, elle se sentit de trop dans se cadre et détourna le regard.

Elle ne put retenir une larme coulée sur sa joue, puis une seconde et une troisième. Non, il ne fallait pas qu’elle pleure devant les autres, Il fallait pas…

- Pourquoi ? soupira-t-elle entre un sanglot et l’autre. Pourquoi tu m’as défendu ? Je…. Il fallait pas… il fallait pas… répéta-t-elle encore. Tu t’es fait blesser par ma faute et tu t’es disputé avec Gajeel, pour me défendre… pourquoi ? Tu ne me connais même pas.

La gamine se cacha le visage, honteuse de se montrer comme ça. Gajeel allait surement raller. Kamu ne s’était jamais montré en pleur devant lui ou quelqu’un d’’autre, mais là, elle ne pouvait plus se retenir et elle n’en pouvait plus aussi, et puis à quoi servit-il de se cacher derrière un arbre ? Partir n’avait qu’empirait les choses, elle ne voulait pas que l’histoire se répète.

Elle s’essuya les yeux en les frottant contre sa main gantée et respira un bon coup pour se calmer.

- C’est pas grave ce que Gajeel peut me dire, ce ne sera jamais pire que les mots de… de… elle étouffa un autre hoquet, et si… si tu meurs, les personnes qui t’aime vont souffrir. Alors ne fait plus jamais ça. Renifla-t-elle à la fin. Je… veux plus voir les gens mourir à cause de moi.

La petite reprit un autre grand soupir pour arrêter les larmes et se montrer plus forte qu’elle ne l’avait fait jusqu’à présent.

Elle baissa la tête, attendant leur réponse, ce mordillant les lèvres en ne sachant pas se qu’il se passera ensuite.

Tout c'était passé si vite. Levy ne savait plus ce qui se passait. Son cerveau analysait la situation puis réagissait, ne lui envoyant que des bribes d'informations pour l'informer de ce qui se passait. Elle ne pouvait que résumer rapidement ce qui s'était passé jusqu'à présent. Le ton qui montait avec Gajeel, Kamu qui s'enfuyait, Levy qui se lançait à sa poursuite, le gros ours, sa demande à Kamu de partir chercher de l'aide, sa blessure... Elle pouvait très bien s'expliquer pour elle avait agit ainsi. Elle était quelqu'un qui protégeait les autres. C'était à la fois une force et une faiblesse. Quand elle se battait vraiment, elle le faisait parce que quelqu'un, quelqu'un qu'elle aimait était en danger. Jamais pour elle.
Elle cligna des paupières quand Gajeel déboula. L'adrénaline commençait justement à lui manquer, la laissant tremblante, blessée et perdue. Le regard presque fou, il ne laissa aucune chance. Précis, rapide, mortel. Elle le regarda enchainer les coups sans prendre le temps de souffler.
L'animal finit par s'écraser par terre, sans vie. Levy ferma les yeux et respira aussi normalement que possible. Elle dégagea une mèche de cheveux de son visage d'une main tremblante. Sa jambe ne lui faisait pas mal mais elle sentait que si elle tentait de la bouger, ce serait une autre histoire. Au moins son os n'était-il pas cassé. Elle se demandait simplement comment elle allait pouvoir expliquer cette blessure. Et le sang sur ses vêtements, provenant de la bête que Gajeel venait de tuer.
Kamu se précipita à ses côtés, à bout de souffle et de force. Ce fut avec soulagement que la mage des mots remarqua qu'elle était saine et sauve. Elle n'avait rien. Dieu merci.

-Levy !

Elle se mit à quatre pattes pour aller chercher son sac. Pendant ce temps, Gajeel s'approcha d'un pas incertain. Puis il s'assit à côté d'elle en soupirant. Son regard s'attarda sur sa jambe. Elle résista à la tentation de la replier, de cacher sa blessure en se roulant en boule. Ca ne servirait qu'à lui faire du mal. Elle prit soin de ne pas le regarder dans les yeux. C'était sa faute. Elle n'avait pas été capable de défendre Kamu malgré tous ses efforts. Elle était faible. Tellement faible...

-T’as pas quelque chose dans ton sac pour soigner ça ? demanda Gajeel.

Kamu lui tendait déjà un bandage qu'elle tirait de son sac à elle. La pauvre, elle ne devait pas avoir grand-chose et voilà qu'elle vidait son sac. Non, il ne fallait pas ! Gajeel ne se posa pas de questions et l'attrapa. Avec beaucoup de délicatesse, il entreprit de lui bander la jambe, aussi délicatement que s'il avait manié de la porcelaine. Kamu se mit à pleurer.

-Pourquoi ? Pourquoi tu m’as défendu ? Je…. Il fallait pas… il fallait pas… Tu t’es fait blesser par ma faute et tu t’es disputée avec Gajeel, pour me défendre… Pourquoi ? Tu ne me connais même pas.

Elle cacha son visage dans ses mains tout en pleurant. Levy posa sa main sur le bras de Gajeel pour qu'il la laisse. Ils ne pouvaient rien faire d'autre que de la laisser pleurer. Cela dura plusieurs minutes pendant lesquelles ils ne dirent rien. Kamu finit par essuyer ses joues.

-C’est pas grave ce que Gajeel peut me dire, ce ne sera jamais pire que les mots de… de… et si… si tu meurs, les personnes qui t’aime vont souffrir. Alors ne fait plus jamais ça. Je… veux plus voir les gens mourir à cause de moi.

Elle avait perdu des êtres chers et s'en sentait responsable. Levy s'en sentit peinée. Elle avait simplement voulu protéger Kamu. Pas lui faire du mal. Pendant que la petite baissait la tête en se mordant les lèvres, Levy ferma les yeux. Puis elle les rouvrit. Stop. On arrêtait de se sentir extérieur à tout cela, une spectatrice.

-Ca va, je vais bien? Ne t'en fais pas. Ne vous en faites pas tous les deux. Je vais bien... C'est... C'est plutôt moi qui vous doit des excuses. Si j'avais été plus forte... Si... Désolée. Elle baissa le regard, laissant couler ses larmes. Pardon.

Une fois que l’ours fut vaincu, son corps massif gisant dans l’herbe verte, Gajeel prit quelques secondes pour se calmer. Il fixait la bête sur laquelle il avait déversé sa colère et son angoisse. Maintenant tout ceci refluait lentement au rythme des battements de son cœur qui se faisaient moins intensifs et vigoureux depuis qu’ils n’étaient plus portés par la rage. Peu à peu les sons revenaient à ses oreilles, il acceptait à nouveau de s’ouvrir au monde extérieur et de ne plus se focaliser uniquement sur l’animal qu’il devait et venait de tuer.

-Levy !

Le cri de Kamu le ramena à la réalité. Sa crevette était blessée. La panique fut difficile à maîtriser mais il le fallait sinon tout le monde allait angoisser sans savoir quoi faire. En deux temps trois mouvements, le Dragon Slayer se retrouva près d’elle. Pourtant on aurait dit que son cerveau faisait tourner toutes les images au ralenti. La fatigue et la douleur sans doute. Il se haïssait d’avoir été aussi négligeant et que Levy soit celle qui en subisse les conséquences. Il aurait du être à sa place. Il savait mieux encaisser les chocs qu’elle. Pourquoi fallait-il toujours que tout se passe mal lorsqu’il était là, alors qu’il ne souhaitait jamais qu’un peu de tranquillité ? Il fallait croire que des esprits vengeurs le poursuivaient. Vu comme ça, c’était vrai qu’il n’avait pas spécialement le droit d’avoir une vie heureuse. Trop de mauvais choix, trop de mauvaises actions. Celle-ci n’était peut-être pas une des pires, mais il n’arrivait pas à regarder Levy en face.

-T’as pas quelque chose dans ton sac pour soigner ça ?

Un bandage apparut dans son champ de vision mais il ne venait pas de la mage à qui la question avait été lancée. Encore quelques minutes ainsi et il en aurait oublié la présence de Kamu. Il attrapa le tissu sans un mot et s’appliqua à entourer la blessure de la mage des mots avec douceur et fermeté à la fois. Il refusait de lui faire mal mais s’il ne serrait pas assez, ça ne servirait à rien. Avec ses mains qui tremblaient ce n’était pas facile. Encore moins lorsqu’on savait que ce qui n’allait pas assez vite au goût de Gajeel l’énervait encore plus. Quelle journée de merde ! À côté de lui, des sanglots se firent entendre et il se mordit la joue pour ne pas y réagir. Il devait rester concentré sur ce qu’il faisait. Sinon il aurait été capable de redevenir violent. Le mage ne supportait pas les pleurs. Habituellement il les faisait taire par n’importe quel moyen à sa portée, le plus souvent en hurlant des menaces et si ça ne suffisait pas, par des coups.

-Pourquoi ? Pourquoi tu m’as défendu ? Je…. Il fallait pas… il fallait pas… Tu t’es fait blesser par ma faute et tu t’es disputée avec Gajeel, pour me défendre… Pourquoi ? Tu ne me connais même pas.

Est-ce que cela avait réellement été une dispute ? Gajeel trouvait le mot un peu faible, ils avaient juste râlé, ça n’était pas allé jusqu’à la dispute. Surtout que Levy avait tenté de calmer les choses plutôt que de les envenimer comme lui l’avait si bien fait. Quand il était énervé, il ne fallait pas compter sur les mots pour le calmer. Le plus souvent, ne serait-ce qu’ouvrir la bouche pour cracher des paroles acerbes ou même en entendre de quelqu’un d’autre le faisait chier. Plus on tentait de le raisonner et moins il l’était dans ces conditions. Le Dragon Slayer ignorait si Levy comprenait qu’il bouillonnait intérieurement mais il l’interpréta de cette manière lorsqu’elle le toucha. Il prit une grande inspiration qui se voulait la plus silencieuse possible même si ça ne le calma pas énormément. Il fallait dire qu’avec la petite qui continuait de geindre, c’était quasiment impossible pour lui. Tout le temps qu’elle passa à pleurer, lui le passa à fixer le sol pour l’oublier. Exercice borné et stupide. Surtout qu’ils perdaient du temps.

-C’est pas grave ce que Gajeel peut me dire, ce ne sera jamais pire que les mots de… de… et si… si tu meurs, les personnes qui t’aime vont souffrir. Alors ne fait plus jamais ça. Je… veux plus voir les gens mourir à cause de moi.

Comment ça elle se foutait de ce qu’il pouvait dire ? Et c’était quoi cette négativité à la con ? Cette fois c’en était trop, quitte à la faire pleurer encore, autant qu’il exprime le fond de sa pensée par la même occasion. Il attrapa Kamu par le col pour lui relever la tête. Il voulait qu’elle le regarde, qu’elle imprime bien ce qu’il allait dire. Et si elle osait se foutre de ces mots là alors il irait l’offrir à un second ours affamé. Encore fallait-il qu’il le trouve.

— Arrête de sortir des conneries, elle est pas en train de crever là ! C’est trois fois rien ce qu’elle a, elle va pas mourir pour si peu alors boucle là !

Ce n’était pas tout à fait vrai, Gajeel lui-même ne considérait pas sa blessure comme étant « trois fois rien ». Mais il savait très bien qu’il était influencé par les sentiments qu’il portait à l’encontre de la mage aux cheveux bleus. Si ça n’avait pas été le cas, oui, il aurait pu penser que ce n’était pas grave. Ses nerfs étaient à bout et il préféra reposer la petite avant de se mettre à la secouer ou de la balancer au loin. Bien lui en prit puisque cette fois Levy n’arrangea rien à ses affaires. Elle se mit à pleurer aussi. Il aurait mille fois préféré se faire tuer par ce sale ours que de voir ça.

-Ca va, je vais bien. Ne t'en fais pas. Ne vous en faites pas tous les deux. Je vais bien... C'est... C'est plutôt moi qui vous doit des excuses. Si j'avais été plus forte... Si... Désolée. Pardon.

Il craquait. Trop de colère. Trop de culpabilité. Trop de tout en fait. Si Levy ne le retenait pas ici il serait déjà parti en hurlant des injures jusqu’à l’extinction de voix. Qu’il sentait poindre d’ailleurs. Enfin il n’était pas sûr mais sa voix déraillait et sa gorge lui faisait mal tant elle était nouée. Il ne voulait pas se mettre à frapper des filles donc les menaces arrivaient.

— La ferme, bouclez la ! J’en entends encore une chialer et j’l’utilise pour frapper l’autre ! On se contrefous de savoir qui est fautif dans cette putain d’histoire, le connaître nous avancera à rien de plus, y’a pas d’retour à la case départ, pas d’guérison miracle ! Bordel !

Hors de lui et la respiration sifflante il se redressa, frappa dans un gros caillou d’un violent coup de pied, en retira une souffrance quasi-divine –ironie quand tu nous tiens– et finit par s’asseoir dessus, tournant obstinément le dos à ces deux filles qui lui apparaissaient soudain insupportables. Toutes les mêmes ! A se prendre la tête pour des conneries ou à absolument vouloir des réponses pour des futilités. Il avait juste besoin de silence pour se calmer. Nerveusement il s’était mis à frapper le sol du pied et à se ronger les ongles. Oh ça faisait longtemps qu’il n’avait pas recommencé, ça devait dater de son enfance. Si ça continuait il allait attraper Levy, la déposer chez elle et rentrer chez lui sans un mot.

Le calme était enfin revenu après le combat. Levy blessé, Gajeel en piteux état et fatigué et Kamu épuisée, tout ce qu’ils pouvaient faire maintenant c’était de panser les plaies et se reposer, le lieu n’était certainement pas adaptée pour soigner Levy, mais cela n’avait pas encore effleuré les trois rescapés.

Le Dragon Slayer soignait la bleutée pendant que la fillette les regardait de loin pensant à beaucoup de choses pas très joyeuses. Elle en perdit son contrôle et fondu en larme en demandant à Levy pourquoi elle avait autant risqué et qu’elle risquait de mourir.

Il ne fallait plus que quelqu’un se sacrifie pour la protéger, sa mère l’avait fait par amour, un autre avait péri dans le but la libérer. Si le destin voulait la tuer, alors pourquoi d’autres mourrait à sa place ? Cela n’était pas juste et la faisait souffrir. La culpabilité l’anéantissait déjà à son âge et l’empêcher de s’arrêter, de voir de l’avant ou de trouver un endroit tranquille pour se reposer.

Mais les derniers mots ne plurent guère aux Dragon d’acier qui l’attrapa par le col et lui releva la tête.

- Arrête de sortir des conneries, elle est pas en train de crever là ! affirma le mage d’acier. C’est trois fois rien ce qu’elle a, elle va pas mourir pour si peu alors boucle là !

Bien qu’elle ne sache pas comment prendre les mots de Gajeel, encourageants ou grondeurs, la petite rabaissa les yeux en reniflant et soupirant faiblement, n’osant pas répliquer. Il semblait très énervé et lui serrait tellement fort son vêtement qu’elle étouffait presque. Mais elle ne se plaignit pas. Un peu apeuré par la réaction du mage, la fillette ferma les yeux, attendant elle ne savait quoi elle-même. Une gifle ? Une fessée ? Ou bien un coup, simple et dur. Au fond, elle avait eu l’habitude d’en recevoir à la guilde pour une raison ou pour une autre. Mais il la reposa tout simplement.

Elle retomba mollement sur les genoux aux pieds du mage, trop fatiguée pour que ses petites jambes retiennent ce simple choque.

- Ça va, je vais bien ? Ne t'en fais pas. Commença Levy.

La fillette leva ses yeux mouillés vers celle-ci. Elle secoua la tête vigoureusement. Non… elle n’allait pas bien, elle était blessée… blessée par sa faute !

- Ne vous en faites pas tous les deux. Je vais bien... C'est... C'est plutôt moi qui vous dois des excuses. Si j'avais été plus forte... Si... Désolée. La bleutée baissa le regard à son tour, laissant couler également ses larmes. Pardon.

Kamu la regarda pleurer un peu perdu, l’avait-elle blessée mentalement aussi ?

- Pleure pas… couina la gamine sur le poing de re-pleurer, si… si seulement, j’avais pas perdu le contrôle pendant un petit instant je… j’aurais pu au moins lui faire peur… j’aurais résisté au moins un petit instant. Je… j’aurais…

- La ferme, bouclez la ! l’interrompit Gajeel hors de lui. J’en entends encore une chialer et j’l’utilise pour frapper l’autre ! On se contrefout de savoir qui est fautif dans cette putain d’histoire, le connaître nous avancera à rien de plus, y’a pas d’retour à la case départ, pas d’guérison miracle ! Bordel !

Kamu recula plus apeurée mais quasi effrayée le voyant perdre sa froideur et son contrôle, mais surtout en le voyant se lever et avancer vers elle. Elle se blottit sur elle-même, en boule attendant l’impact. Qui arriva juste a côté d’elle.

Il avait frappé dans un gros caillou d’un violent coup de pied et, après quelques secondes, il finit par s’asseoir dessus, tournant le dos aux filles. Il était nerveux, ça se voyait, il frappait le sol du pied et se rongeait les ongles.

La petite ne savait pas quoi faire, elle regardait obstinément son dos, sans doute pour contrôler qu’il soit encore assit, s’il se levait il pourrait faire mal cette fois. Devait-elle partir ? Mais cette idée lui rappela ce qu’il venait de se passer : elle était partie et avait envenimé la colère de deux bêtes féroces, dont une était sur le poing de craquer son froc de rage.

- Ca va, c'est bon. Re-consola Levy. Je vais bien, je ne vais pas mourir. Kamu, je t'assure que tu n'y ais pour rien. Tout le monde se dispute. C'est une façon comme une autre de dire les choses qui ne vont pas. Tout le monde sait que se disputer, même si c'est douloureux... Tout va bien. Ma jambe va guérir. Alors arrête de pleurer ou je vais recommencer à pleurer aussi et là je crois que Gajeel va vraiment se fâcher.
[HRP : cette phrase a était écrit par Levy elle-même]

La petite releva le regard sur elle encore une fois mais cette fois avec un sourire amer.

- oui... soupira-t-elle, oui, mais quelques fois, ça peut devenir dangereux de se disputer, ça peut faire très mal.

Kamu respira un bon coup pour ne pas recommencer à pleurer. Elle recommença plusieurs fois, accompagnée d'un silence lourd. Elle se releva, ensuite, d'un coup sec et retomba sur les fesses de suite après. Les batteries étaient à plat, il fallait qu'elle trouve une source d'énergie pour bouger.

Regardant autour d'elle, la petite ne trouva aucune forme de vie animale, à part l'ours qui était déjà mort et donc qui n'avait plus d'énergie en lui. A part Levy et Gajeel, il lui restait la verdure. Il lui fallait tuer un ou deux arbres pour retrouver assez de magieet invoque le monstre, pour une fois, elle serait utile et aiderai son prochain.

Kamu s'approcha en rampant d'un arbre prés de Levy et, en enlevant ses gants, elle les posa sur le tronc en se concentrant sur celui-ci. Les feuilles de l'arbre tombèrent en douceur autour d'elle et le tronc se séchaaprès quelques minutes. Kamu fit de même avec un autre arbre qui mourut lui aussi.

Ça ne plaisait pas trop à la jeune fille de détruire comme ça la nature mais pour avoir le pouvoir qu'elle voulait elle y était obligé. Avec un animal, elle aurait put l'éviter mais pas pour un végétal qui ne dispose que de très peu d'énergie quotidienne. Un arbuste en avait un peu plus mais son énergie était accumulée par sa longévité. Finit le petit rituel, elle regarda Levy et invoqua le Black Monster près de la bleutée

- N'aies pas peur... je le contrôle. Essaya de la rassuré la petite. Je vais te porter jusqu’à un médecin. ajouta-t-elle avec un léger sourire. Tu... tu en connais un qui est près d'ici ? demanda-t-elle en baissant les yeux.

La petite fit un geste pour que le monstre se baisse et soulève Levy, mais au moment où elle prenait la blessé dans les bras quelques chose arriva et le Black Monster disparut encore une fois en un nuage de paillettes.

Son cerveau voulait se mettre en pause. De toute urgence. Après avoir carburé à l'adrénaline en voyant Kamu en danger, ignoré la blessure, il n'en pouvait plus. Sans lui faire souffrir le martyr, sa jambe la lançait de manière très désagréable. Par chance, le sang n'avait rien taché, que ce soit vêtement ou chaussure. Si elle portait des pantalons pendant quelques temps, personne ne verrait rien. Toutefois, il faudrait avant qu'elle soigne cette blessure et qu'elle rentre chez elle sans se faire prendre par les autres filles. Tout était une question d'organisation.

-T’as pas quelque chose dans ton sac pour soigner ça ? demanda Gajeel.

Levy n'eut pas le temps de chercher son sac des yeux de manière tout à fait machinale que Kamu tirait déjà de ses affaires un bandage propre. Ce geste spontané émut beaucoup Levy. La petite mage n'ayant pas de toit, ce qu'elle possédait se résumait à ce qu'elle pouvait transpoter dans son sac. Et fut le regard qu'elle avait rapidement lancé à ce bandage, ce devait être son dernier. Vu qu'elle n'appartenait pas à une guilde, elle ne pouvait pas gagner d'argent grâce à des missions. Elle ne pourrait sans doute pas en racheter avant un long moment alors qu'il s'agissait de quelque chose de vital.

-Kamu, commença-t-elle, il ne faut pas. Je...

Gajeel la doubla en attrapant le bandage sans rien dire et en commençant à bander la plaie avec d'infinies précautions. Il était un brin maladroit mais son geste était tendre. Tellement que si Kamu ne comprenait pas qu'il y avait quelque chose entre eux, elle devait être plus qu'aveugle. Surtout qu'au lieu de râler, la mage aux cheveux bleus le couvait presque du regard. C'est alors que Kamu fondit en larmes, littéralement.

-Pourquoi ? Pourquoi tu m’as défendue ? Je…. Il fallait pas… il fallait pas… Tu t’es fait blessée par ma faute et tu t’es disputée avec Gajeel, pour me défendre… Pourquoi ? Tu ne me connais même pas.

Levy tenta de résister à sa propre envie de pleurer. Elle était comme ça, assez empathique. Quand quelqu'un souriait, elle souriait. Et quand quelqu'un versait des larmes, des perles salées coulaient sur ses propres joues en écho. Elle voulut dire quelque chose, quelque chose de gentil, de doux, d'un peu maternel. Elle voulut lui ouvrir les bras pour qu'elle vienne se réfugier là, se cacher du monde le temps que les sanglots passent. Mais Gajeel la devança. Il avait fini de bander sa jambe, serrant assez pour que le bandage tienne en place mais pas assez pour la gêner. Il se leva, souleva Kamu et la secoua assez pour essayer de la faire arrêter.

-Arrête de sortir des conneries, elle est pas en train de crever là ! C’est trois fois rien ce qu’elle a, elle va pas mourir pour si peu alors boucle-la ![/b]

Trois fois rien... C'était quand même un animal sauvage avec ses griffes sales qui lui avait entaillé la jambe. Elle préférait ne pas penser à toutes les bactéries potentielles qui allaient tenter d'infecter sa jambe. Mais d'un autre côté, c'était une entaille assez nette, elle ne mettrait pas trop de temps à guérir. Et aucune veine importante n'avait été sectionnée. Donc sans être "trois fois rien" ce n'était pas non plus la pire blessure qui soit. Cependant, Gajeel était à cran et elle songea que ce n'était pas le bon moment pour le contredire. Aussi se contenta-t-elle de s'inquiéter pour la pauvre Kamu. D'ailleurs, il la lâcha très vite et elle se retrouva par terre. Levy en profita pour tenter de rassurer l'infernal duo. Kamu leva juste ses yeux humides vers elle. Et ce fut la goutte d'eau.
Cette fois, ce fut la plus âgée des deux filles qui se mit à pleurer.

-Ne vous en faites pas tous les deux. Je vais bien... C'est... C'est plutôt moi qui vous dois des excuses. Si j'avais été plus forte... Si... Désolée.La bleutée baissa le regard à son tour, laissant couler également ses larmes. Pardon.

-Pleure pas… Misère, Kamu s'y mettait aussi, elles devaient former un beau duo. si… si seulement, j’avais pas perdu le contrôle pendant un petit instant je… j’aurais pu au moins lui faire peur… j’aurais résisté au moins un petit instant. Je… j’aurais…

-La ferme, bouclez la ! Levy sursauta face à la colère de Gajeel J’en entends encore une chialer et j’l’utilise pour frapper l’autre ! On se contrefout de savoir qui est fautif dans cette putain d’histoire, le connaître nous avancera à rien de plus, y’a pas d’retour à la case départ, pas d’guérison miracle ! Bordel !

Sous le coup de la surprise, Levy en oublia un instant de pleurer. Kamu, elle, recula, effrayée. Elle se roula même en boule, pour se protéger d'un coup qu'elle craignait. Mais le dragon d'acier s'en prit plutôt à un rocher. Il semblait au bord de la crise de nerf. Il shoota dans son rocher puis s'assit dessus, dos aux filles. Il tapait du pied et se mangeait les ongles.
Levy aurait presque éclaté de rire. Il se comportait comme un gamin capricieux qui n'a pas ce qu'il veut. Cependant, il valait mieux éviter de le lui faire remarquer. Pour l'instant. Quoi qu'il en soit, Kamu ne pouvait pas s'empêcher de le fixer, sur ses gardes. Elle craignait sans doute qu'il ne se mette à la frapper. La mage des mots soupira. Tout était si compliqué. Elle avait tellement envie de rentrer se mettre au lit et qu'on lui fiche la paix.

-Ca va, c'est bon. Je vais bien, je ne vais pas mourir. Kamu, je t'assure que tu n'y es pour rien. Tout le monde se dispute. C'est une façon comme une autre de dire les choses qui ne vont pas. Tout le monde sait que se disputer, même si c'est douloureux... Tout va bien. Ma jambe va guérir. Alors arrête de pleurer ou je vais recommencer à pleurer aussi et là je crois que Gajeel va vraiment se fâcher.

Cela eut au moins le mérite de faire tourner la tête à Kamu. Ce qui ne serait pas plus mal car Gajeel devait sentir le poids de son regard et il s'en irritait peut-être. Mieux valait ne pas contrarier le dragon maintenant.

-Oui...Oui, mais quelques fois, ça peut devenir dangereux de se disputer, ça peut faire très mal.

Kamu tentait de ne pas pleurer de nouveau. Elle tenta même de se relever mais elle ne réussit pas. Par fatigue ou par émotion, difficile de savoir. Elle examina les alentours, à la recherche de quelque chose, avant de se diriger en rampant vers des arbres. Près de l'un d'eux, elle retira ses gants puis posa ses mains sur le tronc. L'arbre mourut en quelque seconde puis l'un de ses voisins. Levy étouffa un hoquet de surprise. Qu'est-ce que c'était comme magie au juste ? Comment une enfant aussi jeune pouvait-elle connaitre une telle magie ? Ce n'était pas humain !
Elle tressaillit malgré elle quand une forme sombre commença à se matérialiser à côté de Kamu. Danger, criait son instinct. Mais elle ne pouvait pas fuir avec sa jambe. Et de toute façon, elle ne voulait pas les abandonner. Ni Gajeel, ni Kamu. Et aussi son sac, quand même.

-N'aies pas peur... je le contrôle.Je vais te porter jusqu’à un médecin.Tu... tu en connais un qui est près d'ici ?

Elle semblait gênée de demander cela. Avant que Levy ne puisse répondre, l'ombre s'approcha d'elle pour la soulever, visiblement. Essayant de ne pas paniquer et de ne pas crier, elle regarda la chose disparaitre. Kamu était aussi épuisée que son amie, visiblement.

[b]-Non ça va. J'ai de quoi désinfecter chez moi, je ne pense pas que ça mérite d'aller voir un médecin. Ca va aller Kamu, ne te fatigue pas.

Elle se leva même en s'appuyant à un tronc. Sa jambe blessée la lança mais en serrant les dents, c'était tout à fait supportable. Ce n'était peut-être pas une bonne idée mais au moins, sa blessure ne se remit pas à saigner.

-Tu vois ? Je peux marcher toute seule.

Elle boitilla pour aller voir Gajeel. Il grogna à son intention quand elle s'approcha mais elle ne se laissa pas intimidée. Elle le connaissait. Aussi entreprit-elle, avec beaucoup de péril, de s'accroupir à côté de lui. Elle finit par s'asseoir carrément par terre pour éviter de trop s'appuyer sur sa jambe invalide.

-Je pense qu'on devrait rentrer, proposa-t-elle avec douceur à son non-officiel petit-ami. Je commence à être fatigué et je crois que c'est le cas de tout le monde. Elle ne le dit pas tout haut mais elle songeait à proposer à Kamu de venir dormir au moins une nuit à Fairy Hills. On reprendra cette balade une autre fois, qu'en dis-tu ?

Même d'ici, son lit l'appelait ainsi que sa couverture épaisse. La nuit ne tomberait pas avant plusieurs heures mais elle voulait vraiment aller se reposer chez elle.

[HRP : Oui je sais j’ai écris de la merde mais c’était soit ça, soit je faisais encore attendre pendant au moins deux bons mois avant de répondre alors j’ai préféré me forcer même si c’est nul o/]

Rien ni personne dans cette stupide forêt ne semblait apte à calmer la colère de Gajeel. Elle ne faisait qu'augmenter sans discontinuer, exponentiellement. S'il ne tenait pas tant à Levy, il serait reparti sans un mot, sans un regard. Mais maintenant, au vu de la bête qui venait de les agresser, il ne pouvait se permettre de laisser quelqu'un qu'il connaissait seul ici. On le lui aurait reproché et leur mort serait tombée sur sa conscience. Le regard de Kamu qui lui vrillaient le dos lui donnait presque envie de se retourner en hurlant, en grognant, en éjectant sa colère par des insultes furibondes. Qu'est ce qu'elle avait, à sans doute le fixer bêtement parce qu'il était énervé ? Elle voulait son poing dans la figure ? Le Dragon Slayer s'était raidi pour ne pas se redresser ou se retourner et lui crier de regarder ailleurs, voire même, de dégager loin de sa vue.

-Ca va, c'est bon. Je vais bien, je ne vais pas mourir. Kamu, je t'assure que tu n'y es pour rien. Tout le monde se dispute. C'est une façon comme une autre de dire les choses qui ne vont pas. Tout le monde sait que se disputer, même si c'est douloureux... Tout va bien. Ma jambe va guérir. Alors arrête de pleurer ou je vais recommencer à pleurer aussi et là je crois que Gajeel va vraiment se fâcher.

Pas mourir ? Ça ce n'était pas certain même si le mage d'acier voulait à tout prix éviter le pessimisme. Et si sa blessure s’infectait et qu’elle faisait une septicémie ? Ou une gangrène ? Ou tout autre maladie bien dangereuse et provoquant des dégâts irréparables, voire la mort. Il refusait que cela arrive et veillerait personnellement sur la blessure de sa crevette.

— Je suis déjà fâché, grogna-t-il avec hargne sans pour autant se retourner vers les deux filles.

Autant mettre les choses au clair immédiatement. Il n’était même pas en colère, il était hors de lui et n’en pouvait plus. Sans pouvoir se calmer il ne pouvait déverser ce flot d’émotions négatives à tout va. Soudain, le Dragon Slayer se demandait s’il ne risquait pas d’exploser à un moment donné. De crever par ce trop plein d’émotions qui lui faisaient affreusement mal à force de rester à l’intérieur sans souhaiter s’échapper.

-Oui...Oui, mais quelques fois, ça peut devenir dangereux de se disputer, ça peut faire très mal.

Auparavant il n’avait pas eu les mots ni l’envie de répondre à chaque phrase mais maintenant cela le démangeait avec insistance. Qu’est ce qu’elle en sait hein ? Elle pense mieux connaître les disputes de couple que tout le monde ? Il ne faisait même plus attention aux bruits autour de lui. S’il avait été plus calme il aurait remarqué plus vite la sombre créature apparue dans le dos de Kamu après qu’elle ait absorbée l’énergie de deux arbres. Par contre, la peur et la magie, il les sentait forcément.

-N'aies pas peur... je le contrôle. Je vais te porter jusqu’à un médecin. Tu... tu en connais un qui est près d'ici ?

Non elle ne contrôlait rien du tout. Un grognement sourd lui échappa en guise d’avertissement. Que Kamu souhaite emmener sa crevette chez un médecin ne passait déjà pas comme ça mais en plus avec ce monstre énorme pour l’aider… Jamais de la vie. Il effrayait la mage des mots en plus. Il n’en fallut pas plus au brun pour sauter sur la petite, la faire tomber au sol et interrompre son sort. L’agression de ce sale ours avait suffi, il n’en désirait pas une nouvelle venant d’un géant de fumée noire invoqué par une gamine inutile qui ne réfléchissait pas.

— Ne la touche pas ! s’écria-t-il en se redressant.

Il voulut ajouter un « et toi ne te lève pas ! » à l’ordre de Levy qui venait de se mettre sur ses pieds malgré sa blessure. A quoi elle jouait exactement, voulait-elle vraiment souffrir à ce point ? Elle aussi il aurait pu la plaquer au sol pour l’empêcher de bouger.

– Non ça va. J'ai de quoi désinfecter chez moi, je ne pense pas que ça mérite d'aller voir un médecin. Ca va aller Kamu, ne te fatigue pas. Tu vois ? Je peux marcher toute seule.

Non elle ne pouvait pas, elle ne tenait même pas debout. Qu’elle cesse de se prendre pour un héros ça ne servait à rien et ne dupait personne. Par contre elle avait raison ; un médecin ne servait absolument à rien. Si Kamu souhaitait y aller peu importe sa raison Gajeel s’en foutait, elle n’avait qu’à le faire. Levy se mit à boitiller vers lui. Nouveau grognement. Pourquoi ne restait-elle pas à sa place, hein ? S’en était presque pathétique de la voir se traîner jusqu’à lui. N’était-elle pas capable d’attendre qu’il vienne vers elle plutôt ? Cela lui aurait épargné bien des souffrances mais ça aussi, au final, ce n’était pas son problème. Elle finit par s’asseoir une nouvelle fois. Du coin de l’œil, il l’observait. Mais pas directement. Il n’y arrivait pas.

-Je pense qu'on devrait rentrer. Je commence à être fatigué et je crois que c'est le cas de tout le monde. On reprendra cette balade une autre fois, qu'en dis-tu ?

Rentrer hein ? Oui c’était une bonne idée. Mais elle ne rentrerait pas chez elle, pas avec une jambe dans un état aussi pitoyable. S’il la ramenait ainsi, tout le monde s’en prendrait à lui et une nouvelle fois on le jugerait coupable. C’était chez lui ou bien c’était dehors. Et comme il ne tenait pas à la laisser dans cette saleté de forêt plus longtemps, elle irait chez lui qu’elle le veuille ou non.

— Y’aura pas de prochaine fois, grogna-t-il en croisant les bras.

C’était une erreur d’avoir prononcé ces mots aussi vite. Il se rendait bien compte que Levy pourrait les interpréter autrement mais Gajeel n’avait plus la force ni l’esprit de faire de longues phrases pour expliquer ce qu’il ressentait. Pour l’instant oui, dans sa tête, jamais il n’y aurait de prochaine fois parce qu’il ne voulait plus qu’une situation du genre se reproduise donc il palliait à toute éventualité. Maintenant il fallait rentrer. Avec un soupir il se retourna enfin vers la mage aux cheveux bleus, l’attrapa du mieux qu’il put pour éviter de lui faire mal pour finir par la « jeter » sur son épaule. Il ne fallait pas oublier qu’il avait également une gamine à porter parce que toutes les deux étaient trop faibles pour supporter leur propre poids. De la main qui ne tenait pas Levy, le Dragon Slayer attrapa Kamu par le col pour la redresser avant de l’enrouler autour de sa petite taille d’enfant pour la soulever. Voila qu’il se retrouvait avec deux sacs à patates.

– Et j’veux rien entendre, râla-t-il en tentant de faire plusieurs pas malgré le poids conséquent qui pesait sur lui à présent.

A coup sûr, chiantes comme elles étaient, il y en aurait une qui aurait le culot de protester. S’il lâchait l’impertinente qui osait, la chute ferait mal mais cela aurait au moins le don de les calmer. Il s’était remis à avancer, prenant le sens inverse du chemin qu’il avait emprunté plus tôt en courant pour sauver sa crevette. Heureusement que les odeurs étaient toujours là, ils ne risquaient pas de se perdre.

[HRP: Nan c'est pas de la merde èé !
Pour les admins : j'ai eu l'autorisation de Gajeel pour bouger Lily juste ce qu'il fallait pour avancer]

Kamu soupira, elle concevait qu’il y avait des disputes bénigne, elle n’arrêtait pas de se chamailler avec Kuroomo, mais les disputes d’adultes étaient si différentes. Déjà le ton était bien plus haut et la violence plus accrue. Ses parents avaient été un superbe exemple de disputes mortelles, son père ivre mort savait donner des coups à sa famille qui le contredisait. Celles de la guilde de mages étaient bien pires, car eux utilisaient leur magie dans les conflits et un mort arrivait de temps en temps dans les rangs. Cela n’avait guère arrangé son allergie des conflits, bien au contraire.

Mais se qui lui faisait autant peur c’est qu’elle apprécié Gajeel et commençait à s’affectionner à Levy, la petite ne voulait donc pas qu’ils se battent l’un l’autre, surtout si c’était par sa faute. Au moins, avec les mages noirs, il y avait peu de chance que ce soit pour la protéger que les disputes commençaient !

Elle regarda une dernière fois la jambe de Levy bandée, se sentant coupable. Il fallait qu’elle fasse quelque-chose, mais quoi ? Elle ne pourrait pas la porter elle-même chez un docteur et ne pouvait pas non plus aller en chercher un, trop loin, trop compliqué de se retrouver dans cette forêt. Seulement avec le Black Monster elle pourrait aider la bleutée. Mais elle n’avait guère la force nécessaire pour l’invoquer, il fallait donc puiser de l’énergie quelque part… mais où ? Il n’y avait pas d’animaux dans les parages, elle serait donc obligé de prendre celles des arbres en les tuant. Cela ne lui plaisait pas, mais de rester encore dans cette forêt, à l’affut d’un autre ours ou encore d’un autre animal dangereux.

Quand elle finit de puiser l’énergie des arbres elle se tourna et vit, malheureusement, le regard de Levy, surpris et presque horrifier par ce qu’elle venait de voir. La petite baissa la tête en remettant ses gants et en prenant son sac sur le dos. Son pouvoir devait être le plus horrible de tous si même quelqu’un qu’il l’avait sauvé prenait se regard. Maintenant elle la considèrerait différemment. Tant pis, elle l’aiderait et l’emmènerai voir un médecin et disparaitrait par la suite en la laissant dans de bonnes mains.

Quand elle l’invoqua le monstre, elle la vit tressaillir.Cela l’attrista encore plus mais son choix était fait, elle l’aiderait à sortir de cette endroit.

- N'aies pas peur... essaya-t-elle quand même de la rassurer, je le contrôle. Je vais te porter jusqu’à un médecin. Tu... tu en connais un qui est près d'ici ?

Elle fit les gestes qu’il fallait pour que la créature se baisse. Il clignotait déjà à cause de la fatigue de la petite. Il fallait qu’elle fasse vite sinon elle risquait de plus avoir de force pour le maintenir correctement solide.

Concentrée comme elle était, elle ne fit pas attention à ce que faisait Gajeel et encore moins à sa réaction. D’ailleurs, le mage lui sauta dessus sans même qu’elle s’aperçoive qu’il avait bougé. Elle se retrouva violemment au sol, complètement sonné. Dans la foulé, le monstre avait disparu en un nuage de paillettes.

- Ne la touche pas ! réussit-elle à entendre dans sa confusion.

Elle vu les étoiles pendant quelques instants et ne comprit pas ce que lui dit Levy qui venait de se lever. Et puis peut importe se qu’elle disait, la phrase que Gajeel avait prononcé était bien explicite : Il ne fallait pas qu’elle touche la personne qu’il semblait tellement aimer, pourquoi ? Parce qu’elle ne valait rien, parce qu’elle était sale ? Non… tout simplement parce qu’elle était un monstre et même lui qui jusqu’à présent l’avait traité comme n’importe qui, certes pas très gentiment mais au moins il ne faisait pas la différence, il ne voulait pas qu’elle aide Levy. De peur peut être qu’elle ne fasse plus de mal qu’elle en avait déjà fait.

La petite se frotta la tête encore douloureuse et essaya se mettre assise pour se dépoussiérer le visage et les habits. Mais le Dragon Slayer ne lui laissa pas une minute pour se reprendre qu’il l’attrapa par le col en la redressant et enroula son bras autour de la taille d’enfant pour la soulever. Un peu trop forte la prise d’ailleurs, la pauvre petite pouvait à peine respirer et se débattit un moment avant qu’il ne comprenne et desserre le bras pour ne pas casser la brindille qu’était Kamu par rapport à lui. Elle s’aperçu à ce moment que Levy était déjà installé sur son épaule.

– Et j’veux rien entendre, râla-t-il, ensuite, en tentant de faire plusieurs pas.

La gamine soupira et s’agrippa au bras qui la tenait sans dire un mot. Elle avait envie de partir loin de ceux qui la considéraient une abomination avant qu’ils ne le disent tout haut. Mais il s’était remis à avancer, prenant le chemin inverse, autant ne pas le contrarier plus longtemps.

Pendant tout le voyage elle resta silencieuse, se demandant pourquoi il l’emmenait avec lui. Au fond, comme il le disait si souvent, il n’en avait rien à foutre d’elle, alors pourquoi se fatiguer en la portant ? La gamine posa plusieurs fois son regard triste vers le haut. A la fois déçue et blessée, elle avait beau dire que ce qu’il lui disait ne l’entachait pas, savoir que lui aussi la considérait un monstre la démoralisait tellement qu’elle ne voulait plus trop continuer son voyage. A quoi bon chercher un endroit idéal pour elle si personne, même des mages comme elle la traitait de monstre où tout au moins la considérait comme telle. Peut être que le maître avait raison finalement, qu’elle ne trouverait nulle autre endroit pour l’accueillir, qu’elle n’était faite que pour une guilde noire, qu’elle ne pouvait avoir de sincères amis, qu’elle était vouait à devenir une grande et puissante mage des ténèbres. Au moins, elle arrêterait de souffrir et d’essayer de s’adapter, elle arrêterait de fuir et de se voiler la face.

Toute cette vague de pensée négative dura jusqu’à ce que Gajeel ne sorte de forêt, il se dirigea maintenant vers la ville et plus précisément vers la périphérie autour de Magnolia. Il n’habitait, d’ailleurs, pas loin de l’endroit où ils étaient sortis de bois. Un endroit assez calme où il n’y avait pas énormément de monde dans les rue, ils ne croisèrent même pas une personne !

Arrivée devant une bicoque grisâtre et un peu vieillie sur deux étages, le Dragon Slayer la lâcha d’un coup pour prendre la clef et ouvrir la porte en emmenant Levy à l’intérieur. Kamu tomba maladroitement et resta assise par terre en regardant le bâtiment et entendant la voit de Gajeel hurler un nom puis ordonner à quelqu’un d’aller la chercher sur le pallier.

Elle vit une frimousse féline regarder par l’ouverture et ajouter quelque chose en direction de l’intérieur avant de s’avancer vers elle. Kamu regarder se chat marcher tranquillement à deux pattes, vêtu d’un Panty kaki et frémissant les babines.

Elle recula d’un bond quand il la salua simplement.

- Un… un chat qui parle ! s’étonna la gamine.

- Je suis un Exceed et je sais faire plein d’autres choses, petite.

Petite ? Il pouvait parler lui, il était plus bas qu’elle ! Elle resta immobile à le fixait comme si c’était la première fois qu’elle voyait un Exceed… ah… Bah oui c’était bien sa première fois. N’empêche elle voyageait quand même avec un corbeau parlant, alors un chat qui parle ce n’était pas si extraordinaire, mais quand même.

Elle voulut le toucher voir comment il était fait du coup, toutes les pensées négatives avaient été écrasées par la curiosité. Le félin soupira à ce geste et se transforma en panthère humaine, prenant la petite dans ses bras.

- Après, après. Ajouta-t-il en la portant à l’intérieur. D’abord, j’aimerai bien savoir dans quel bordel vous vous êtes fourré ! exclama-t-il en direction du mage qui avait posé Levy sur le canapé dans le salon.

La petite fut déposée à côté d’elle, pendant que le chat allait vers ce qui semblait la cuisine, à gauche de la porte d’entrée et à l’opposé du salon. Il y avait une petite porte dans un coin et un escalier pour monter à l’étage d’un autre côté.

Gajeel avait apporté sur la table basse devant elles, le nécessaire pour changer et désinfecter la blessure de Levy. La gamine remarqua également un ruban rouge sur la petite table. Serait-ce celui qu’elle avait utilisé pour lui attacher les cheveux quand elle avait du bander le dos du Dragon Slayer ? Cela y ressemblait bien en tout cas ! Il l’avait gardé, alors, qu’avait-il l’intention d’en faire maintenant ? Peut être avait-il l’intentions de le lui rendre, pourquoi garderait-il l’objet d’un petit monstre comme elle ? Où bien elle se méprenait complètement et il l’aurait jeté de toute façon comme tout vulgaire chiffon. Quel dommage, il lui plaisait bien ce petit ruban et il était bien pratique en plus. Elle se jura de le lui reprendre si jamais il souhaitait s’en débarasser.

Elle soupira et se mit à regarder autour d’elle distraitement. La maison semblait un peu en désordre mais pas trop, elle avait vu bien pire que ça. Du coup, en attendant que le chat revienne, Kamu se sentait pas très a l’aise, surtout en voyant la coupure sur la jambe de Levy. La culpabilité revint comme une lapidation, des petites pierres qui faisaient mal. Et le faite qu’elle n’avait même pas put l’aider parce qu’elle était aux yeux de tous un horrible monstres l’acheva et elle resta pendant un moment dans un petit coin du canapé, recroquevillée sur elle-même. Silencieuse, sans bouger, elle resta comme cela jusqu’au retour de L’Exceed qui leur apporta un lait chaud et des biscuits en disant qu’ils n’avaient que ce maigre repas de « normal » à manger, il n’avait même plus de kiwi pour lui !

Kamu regarda le bol de lait et les biscuits, elle avait eu faim toute la journée mais maintenant son ventre était noué par la tristesse et la culpabilité. Si elle but le liquide chaud sans trop de problèmes, faire descendre un petit biscuit fut une tâche difficile. Elle se contenta donc de laisser les autres à Levy qui avait surement plus besoins de force qu’elle.

Même si elle essayait de paraitre normal, le félin s’aperçut sans doute de ses sentiments et s’approcha d’elle, âpres avoir évalué que le Dragon Slayer n’avait et ne voulait aucune aide. Il prit place sur le rebord du canapé avec sa petite forme. Lui souriant de ses babines, il se présenta, il se prénommé Panther Lily et était un Exceed un peu spécial.

Est-ce que le mot « spécial » voulait dire différent pour lui ? Etait-ce pour cela qu’il ne vivait pas avec les siens ? Où peut être n’avait-il pas de famille lui non plus.

- Il y a beaucoup d’Exceed dans le royaume de Fiore ? Tu es le premier que je vois et je suis sûr que Kuro n’en a jamais vu lui. Kuroomo est un ami. Ajouta-t-elle en baissant les yeux. Il est un peu fâchait en ce moment.

La petite écouta sa réponse puis discuta encore un peu avec le chat, se sentant compte d’un coup qu’elle était épuisé. Petit à petit, ses paupières devinrent lourdes et elle répondait moins vite. Lorsqu’elle ferma définitivement les yeux, elle n’entendait plus rien, juste un bourdonnement irrégulier. Elle s’endormit peu après, la tête qui touchait la robe de Levy. En position fœtale, la gamine prenait à peine une petite place. Lily avait réussi un peu à lui faire oublier ses problèmes ce qui lui avait permit de s’endormir rapidement sans trop se prendre la tête. Elle somnola pendant 1 ou 2 heures grand maximum. Pendant ce temps, elle gigota un peu, soupirant de temps en temps. Il était rare qu’elle dorme convenablement, surtout après une journée comme celle-là. Et puis sans Kuro qui lui faisait office de doudou, elle ne pouvait dormir plus longtemps, car persistait la peur d’être repérer par les mages noirs qui la poursuivait. Avec Kuroomo qui faisait le gaie,elle était bien plus tranquille qu’actuellement.

Levy mourait d'envie de rentrer chez elle et de se rouler en boule sous sa couette. Ce devait être la retombée de l'adrénaline, la course dans la forêt au cri de Kamu et la perte de sang. Oh oui ! Son lit bien chaud et tout douillet lui manquait tellement l'envie de dormir était forte. Surtout que bon, qu'y avait-il de plus calme que des livres hein ? Elle serait si bien sous sa couette entourée de ses livres chéris.
Cette envie ne l'empêcha pas de consoler Kamu qui semblait se désespérer de ne pas pouvoir l'emmener chez un docteur, ce qui avait déplu fortement à Gajeel. La mage des mots se leva d'ailleurs pour aller le voir et essayer de le calmer. Ce n'était ni raisonnable ni prudent. Mais elle s'inquiétait pour lui et refusait de rester assise. Elle détestait devoir rester immobile à cause d'une petite blessure de rien du tout. On s'inquiétait pour elle et elle devenait folle. Dans ces moments-là, elle se mettait à haïr son physique. Elle était toute petite, toute fragile cette jolie poupée que l'on devait protéger. Elle n'avait rien d'une guerrière.
C'est à ce moment-là, alors qu'elle essayait de ne pas se montrée blessée par son refus de refaire une balade en forêt juste tous les deux, qu'il la balança sur son épaule avant d'attraper Kamu. Elles se retrouvèrent donc comme deux sacs à patates, balancées comme ça vite fait pour gagner du temps et s'en débarrasser au plus vite.
Levy fit la moue. D'accord, le dragon slayer était plus fort qu'elles, c'était un fait. Mais il venait d'utiliser la magie et était sans doute fatigué. Il n'avait pas à forcer pour les faire avancer. Il suffisait de les pousser un peu. Et puis, son sac n'était pas si lourd que ça.

-Tu es sûr que tu n'es pas trop fatigué Gajeel ? Je peux marcher sinon. En m'appuyant sur toi, en traînant comme une vieille mais je le peux...

Tu parles qu'il la reposa. Elle eut l'impression qu'il resserrait sa prise sur elle pour l'empêcher de se sauver. Comme si elle pouvait s'en aller à toute vitesse. Même au meilleur de sa forme, même s'il la laissait courir au point de finir par terre à bout de forces, il pouvait la rattraper presque sans efforts.

Ils quittèrent la forêt pour la ville jusqu'à la maison de Gajeel. Levy leva les yeux au ciel. Elle pouvait se traîner jusqu'à Fairy Hills bon sang ! Certes, elle était blessée mais pas handicapée. Elle regarda Gajeel poser Kamu par terre qui s'effondra presque comme une poupée de chiffons tandis que le mage d'acier ouvrait la porte. Il appela Lily assez fort pour que son autre poids ne sente ses oreilles bourdonner. Ce type avait trop de coffre pour ses petites oreilles fragiles. Cela ajouté au point de son sac qui additionné à sa position lui flinguait le dos rendait la balade douloureuse. Ces acouphènes et ce mal de dos ne l'empêchèrent pas de saluer joyeusement Lily qui arrivait en renfort. Comme si tout allait bien. Et elle rit gentiment quand Kamu fut traumatisée de l'entendre parler. La pauvre, sa première rencontre avec un exceed serait vraiment trop marquante pour elle, surtout en vu de tout ce qui s'était passé.

-D’abord, lança l'exceed en revenant avec Kamu dans ses bras. J’aimerai bien savoir dans quel bordel vous vous êtes fourré !

Oups ! songea Levy tandis que Gajeel la posait avec mille précautions sur son canapé. Elle avait à peine eut le temps de noter les progrès niveau rangement et ménage du salon qu'elle devait désamorcer la bombe. Dommage, elle aurait bien voulu taquiner Gajeel en lui disant qu'un jour, qui sait, il arriverait à tenir son salon bien rangé. Depuis qu'elle venait chez lui, d'une fois sur l'autre, elle pouvait constater les progrès.
Elle attendit que Kamu soit posée près d'elle, tentant de prendre son air innocent. Bien entendu, Lily n'était pas dupe. Il lui accorda cependant un répit en allant chercher de quoi manger dans la cuisine. Gajeel s'était esquivé pour cherche quelque chose dans la salle de bains. Il revint avec un ruban rouge et de quoi nettoyer sa plaie. Elle sentit la jalousie lui mordre le cœur. Il venait d'où ce ruban ? Le rouge, symbole de la passion...
Elle jeta un coup d’œil à Kamu qui semblait le reconnaitre. Mieux, il semblait à elle. La mage des mots se détendit immédiatement. Fausse alerte, elle se faisait des films. Il était à Kamu et ça n'avait rien d'un cadeau fait par une amante.
Lily revint avec du lait chaud et des biscuits, s'excusant de n'avoir rien d'autre à leur proposer. Il semblait toujours attendre.

-D'accord, je me rends, soupira Levy. J'ai voulu montrer à Gajeel que même les rats de bibliothèque pouvaient se défendre et je suis partie trouver le plus gros ours que j'ai pu trouver. J'aurais dû savoir que je ne courais pas assez vite pour lui échapper. Elle eut un petit rire. En fait, ça court vite ces nounours... Elle baissa la voix, comme pour confier un secret à l'exceed. La prochaine fois, je me contenterait de l’assommer fort avec mon sac ou un gros dictionnaire, c'est promis.

Ce n'était pas l'entière vérité mais au moins, ça semblait assez plausible pour que Lily se contente de ça pour le moment. Il attendit que Kamu termine son verre et avale difficilement un gâteau pour discuter avec elle. Mais elle s'endormit très vite, laissant Levy seule face à Gajeel et Lily. Et sa jambe blessée.

-Je vais bien vous savez ? Elle commença à se décaler sur le canapé pour tenter de lui échapper. Le bandage de Kamu est propre, je nettoierai demain.
Non, elle ne pouvait pas s'enfuir. Elle lorgna sur le désinfectant avant de crier grâce. Elle tendit bien sagement la jambe, posant son pied sur la table basse.

-Ça va, ça va, vous avez gagné.

Et elle se perdit dans la contemplation du plafond, se réfugiant loin de la réalité dans son esprit pour échapper aux brûlures du désinfectant et à la douleur sourde de son membre blessé. Ne pas se plaindre de la douleur serait sa seule victoire aujourd'hui.

» Kamu =) [FINI]
» Une rencontre inattendu [Pv Kamu]
» Entrainement ! [pv Gajeel] fini !